UN TITRE À DÉFENDRE
INVAINCUES LORS DU DERNIER TOURNOI, LES BLEUES SERONT CETTE ANNÉE L’ÉQUIPE À ABATTRE. UN STATUT QU’ELLES DOIVENT ASSUMER.
Souvenez-vous. C’était le 10 mars dernier. Au Stade des Alpes, les Bleues s’étaient offert un succès aussi court que prestigieux face à l’Angleterre. Au terme d’un match héroïque, les Tricolores s’étaient imposées d’un souffle face au XV de la Rose (18-17). Une nouvelle victoire leur avait ouvert la voie royale vers le grand chelem qu’elles ont décroché après avoir parfaitement négocié un ultime déplacement chez les modestes Galloises, dernières de la compétition (38-3 à Colwyn Bay). Leur performance, autant que celle de nos Bleuets (eux aussi victorieux mais sans grand chelem) avait redonné le sourire au rugby français dans un contexte morose.
Ces émotions, les Bleues voudront les revivre. Mais pour cela, il faudra en payer le prix : soit remporter les deux rencontres à domicile (Galles et Écosse) et les trois matchs à l’extérieur (Angleterre, Irlande, Italie). Un challenge que la capitaine Gaëlle Hermet a hâte de relever : « C’est un beau challenge, surtout cette année avec trois déplacements. Une édition comme celle-ci permet de montrer notre caractère et de nous étalonner. L’équipe va se retrouver dans des conditions parfois difficiles voire hostiles quelques fois. » À ce titre, le déplacement en Angleterre dès la deuxième journée sera le meilleur moyen de voir ce que cette équipe de France remaniée a dans le ventre.
« NOUS DEVONS PROUVER QUELQUE CHOSE »
Ce remaniement nécessaire vient du fait que les Féminines se battent sur plusieurs fronts : alors que les quinzistes débutent le Tournoi, les joueuses à VII disputent le circuit mondial avec pour objectif l’une des quatre premières places pour obtenir une qualification directe pour les jeux Olympiques. Seule Lénaïg Corson est restée auprès du XV de France. Mais la manager Annick Hayraud y voit une bonne occasion d’ouvrir le groupe : « Il ne faut donc pas hésiter à aller voir d’autres joueuses performantes et voir leurs capacités à travailler avec nous, à s’adapter et apporter quelque chose à l’équipe de France ». Nouvelles ou pas, toutes devront faire preuve de personnalité : « Nous en avons parlé avec Samuel Cherouk et Olivier Lièvremont, il nous faut du caractère. Nous avons trois matches à l’extérieur dont l’Angleterre et l’Irlande, nous devons prouver quelque chose. L’idée est donc de tester des nouvelles joueuses et de les mettre dans un contexte pas forcément favorable comme à Grenoble avec 17 000 personnes. Cela fait partie de la formation des joueuses (sourire). Il faut se battre et grandir. »