Midi Olympique

LE TERRAIN COÛTE QUE COÛTE

LES BAS-RHINOIS SONT ALLÉS GAGNER AU CREUSOT, QUELQUES SEMAINES APRÈS AVOIR PROVOQUÉ LEUR PROPRE DÉFAITE À DOMICILE CONTRE LES CREUSOTINS. LES JOUEURS ONT DÉCIDÉ DE BIEN TERMINER.

- Par Guillaume CYPRIEN

Quel est le classement actuel de cette équipe de Strasbourg ? On s’y perd, dans les méandres de son parcours, et ni le site internet de la FFR, ni les Strasbourg­eois euxmêmes, sont aujourd’hui capables de dire où ils en sont dans leur championna­t de Fédérale 2. De toute façon, selon la décision fédérale de sanctionne­r le club d’une rétrograda­tion en Fédérale 3 - s’il peut éviter un dépôt de bilan - et d’une incapacité de participat­ion aux phases finales, la messe est dite.Victoire ou défaite, le devenir de cette équipe est tout tracé. Et malgré tout, elle entretient ses derniers instants, ballottée entre ses forfaits et ses coups d’éclats. Dimanche dernier, elle est allée s’imposer au Creusot (6-26), bonus offensif en prime. Ce succès est symbolique. Au match aller, les Strasbourg­eois avaient perdu volontaire­ment, en alignant huit étrangers sur la feuille de match. Leurs dirigeants leur avaient signifié les jours précédents que les déboires financiers étaient trop importants pour être résolus. Ils devaient disputer leur dernière rencontre tous ensemble avant que le club ne mette la clé sous la porte. L’interventi­on de la mairie de Strasbourg dans le dossier avait changé la donne, et les joueurs avaient repris le chemin de l’entraîneme­nt. Et depuis deux mois, tout se passe comme si de rien n’était.

SÉRIE EN COURS DE SIX SUCCÈS

Passé le forfait à Épernay, faute de moyens financiers pour se déplacer, passée la défaite contre le leader Nuits-Saint-Georges, trop équipé pour le renverser dans la tourmente, et passé le match perdu sur tapis vert à Mézieux, en

raison d’une feuille de match de l’équipe réserve mal ficelée, les Strasbourg­eois viennent d’enchaîner une série de six succès qui les a ramenés dans le haut du tableau. « Je peux vous dire que les joueurs sont admirables de générosité et de fraternité dans cette situation, les loue leur manager

Julien Chastanet. Vous savez, on entend de tout, les dimanches sur les bords de la main courante. Ce n’est pas facile. Je comprends parfaiteme­nt la frustratio­n des clubs que nous rencontron­s, et de leur public. Cette situation est dommageabl­e. Mais nous, tous ceux qui composent le sportif de Strasbourg, nous n’y pouvons rien. Nous sommes embarqués dans un bateau sur lequel nous n’avons aucune prise au gouvernail. Alors nous nous entraînons, car c’est la seule chose que nous pouvons faire, et nous le faisons avec rigueur et sérieux, pour finir le plus haut possible dans notre groupe. C’est notre viatique. Je ne sais pas ce que

nous réserve l’avenir (Julien Chastanet est encore sous contrat pour deux ans, N.D.L.R.), mais le cas échéant, nous pourrons nous quitter en nous disant que nous n’avons pas triché les uns envers les autres. » Et tant que les responsabl­es parviendro­nt à alimenter les caisses pour convaincre le tribunal de grande instance de leur capacité à faire vivre leur structure tous les salariés sont payés en temps et en heure jusqu’à ce moisci - cette équipe semble capable de jouer le rôle qu’elle devait tenir en début de saison, avant que le déficit abyssal soit découvert.

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Photo Rémy Sauer Les Strasbourg­eois sont sur une belle dynamique : ils ont enchaîné une série de six succès.

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