Les Bleus perdent le bras de fer
On a pratiquement tout lu, tout vu et tout entendu ces trois derniers jours pour tenter d’expliquer ces deux visages si symétriquement différents du XV de France, capable de passer d’un 16-0 en sa faveur à un 24-3 contre lui en deuxième mi-temps. En cause ? Un vent de panique général, à l’évidence, pour une équipe qui a pénétré sur le terrain au retour des vestiaires avec l’idée de gérer son avance plutôt que de l’accentuer. Une débâcle précipitée par d’énormes bourdes individuelles comme celle de Yoann Huget ou celle de Sébastien Vahaamahina, et ont relancé le débat sur le manque de mental des Bleus. Mais à bien y réfléchir, les prémices de l’agonie ne relèventelles pas du facteur physique ? On peut le craindre, en effet. On avait abondamment pointé, dans l’avant-match, que les Gallois savaient disposer d’une fraîcheur et d’une préparation supérieure aux Bleus et cela s’est vérifié dans le deuxième acte… Ainsi, sur la première action d’envergure de la deuxième mi-temps, ce sont les Français qui ont perdu le bras de fer en voyant l’ailier Adams s’infiltrer à l’intérieur de Willemse, trop court pour compenser l’absence d’un Uini Atonio à terre. Des attitudes explicites, qui démontrent comme souvent qu’à l’intensité d’un match international, les Bleus peinent à relever le gant. Et si l’erreur de Huget n’a rien à voir avec un quelconque manque de fraîcheur, celle de Vahaamahina peut en revanche complètement y être associée, sa faute de lecture (provoquée par la bonne montée de Parkes en pointe sur Ntamack) étant amplifiée par un manque flagrant de lucidité liée à la fatigue, au moment de se hasarder à une sautée sous la pluie, alors que le Clermontois joue deuxième ligne et que la France comptait deux points d’avance… On en veut également pour preuve que l’organisation offensive des Bleus sur deux vagues, si efficace en première mi-temps, ne put jamais être reproduite en fin de partie, faute de déplacement et de disponibilité dans le jeu sans ballon. Trop flagrant pour ne pas être évoqué…