Midi Olympique

LE POIDS DES ERREURS

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

L’ancien Manager du SU Agen, Mathieu Blin a pris son rôle à coeur. Durant toute la rencontre, il nous a inondés de messages, s’enthousias­mant sur l’animation offensive du XV de France lors de la première mi-temps, pointant du doigt des erreurs défensives importante­s en seconde période. In fine, il a évidemment regretté le poids des fautes, parfois insignifia­ntes mais lourdes de conséquenc­es. Mais il retient aussi cette volonté de jouer un rugby de mouvement aperçu durant 40 minutes.

Mathieu Blin avait envie de positiver. Au lendemain de la rencontre, quand nous l’avons rencontré au bar du Marriott à Boulogne-Billancour­t, son enthousias­me, ressenti dans ses SMS durant la rencontre, n’avait pas franchemen­t été altéré. L’ancien manager d’Agen a été séduit par la première période des Bleus et ce jeu de « large-large », avec beaucoup de mouvement et de vitesse. C’est ce qu’il a souhaité d’abord mettre en évidence avec le premier essai de Louis Picamoles qu’il décrypte ci-dessous. Le second signé Huget est pour lui dans la même lignée.

« Ces deux actions permettent de mettre en lumière la volonté du staff de mettre le moins de soutiens offensifs possible dans les zones de ruck, dit-il. Et quand ils y sont, on sent qu’ils essaient de rester le plus souvent possible debout, de sorte à repartir très vite se replacer. » Et d’ajouter : « Les relances de jeu ont constammen­t été éloignées de la zone de ruck. Elles se sont faites à trois, cinq et même dix mètres pour éliminer plusieurs défenseurs. » Il l’évoque ci-dessous sur le premier essai de Picamoles (6e) avec ce relais de Jefferson Poirot bien en amont de la conclusion. « C’est un des momentum » de l’action, dixit Blin. L’ancien talonneur du Stade français a également souligné l’intelligen­ce tactique du XV de France durant ces quarante premières minutes. « À l’exception de la mêlée à cinq mètres qui a suivi l’essai refusé aux Gallois (17e), jamais l’équipe de France n’a joué dans son camp en première mitemps, souligne-t-il. Les Bleus ont bien utilisé le jeu au pied, soit pour occuper, soit pour mettre la pression. Ce qui a obligé les Gallois à jouer et à taper dans un mur car la défense française est toujours montée très fort. »

Las, la seconde période a contraint Mathieu Blin à se pencher sur les fautes françaises. « L’équipe de France plonge à cause d’erreurs individuel­les. D’abord, une erreur technique, celle d’Huget. Puis une erreur de lecture de jeu, celle de Vahaamahin­a (72e). » Une passe suicidaire du deuxième ligne, jusque-là irréprocha­ble, qui se termine par l’essai victorieux de George North. « L’idée est excellente, jure pourtant Mathieu Blin. L’erreur de Vahaamahin­a répond à cette volonté de vite écarter le jeu sur les ballons de récupérati­on. C’est ce que la majeure partie des technicien­s réclame. Mais là, c’est un problème de lecture du jeu. À la 71e minute, pour un deuxième ligne, ce n’est pas simple. Sans doute aurait-il dû garder le ballon car il n’y a pas de surnombre à l’extérieur, contrairem­ent à l’action galloise de la 17e minute. Et surtout parce qu’à cet instant, l’équipe de France mène au score. »

Ces petites erreurs, Mathieu Blin les a illustrées ci-dessous avec deux actions qu’ils jugent symbolique­s. Deux actions où les responsabi­lités de Paul Willemse et Uini Atonio sont engagées. Il ne l’a pas dit mais ces deux-là ont souffert face à l’intensité de la rencontre. Ils ont failli. Et l’équipe de France l’a payé cash.

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