Midi Olympique

LE REBOND ATTENDU

L’ARRIÈRE BORDELAIS A SIGNÉ À TOULON, APRÈS AVOIR ÉTÉ POURSUIVI PAR UNE MALCHANCE NOIRE. TROIS GRAVES BLESSURES ENTRE 2014 ET 2017.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Le 7 décembre dernier il avait été le rayon de soleil d’une triste défaite à domicile de l’UBB en Coupe d’Europe face à Sale. Il avait marqué sur intercepti­on dès la 8 minute pour son grand retour, preuve que ses qualités athlétique­s ne se sont pas envolées. Cette semaine, on a appris qu’il allait gagner Toulon jusqu’à la fin de la saison en tant que joueur supplément­aire. Un tournant forcément danse une carrière qui a finalement à peine démarré. Le cas de Darly Domvo nous a souvent interpellé. Il nous a fait réfléchir sur la condition fragile des rugbymen profession­nels dont le destin n’est pas toujours idyllique, derrière la façade dorée, il y a aussi des peines, des drames, des situations moralement terribles. Darly Domvo en est un exemple parfait. On le sentait si bien parti quand l’UBB monta en Top 14. Trois petites apparition­s en 2011-2012 sous Delpoux… puis, cette impression, dès la saison suivante que Raphaël Ibanez et Vincent Etcheto croyaient vraiment lui. Un arrière léger, agile et rapide, originaire de Royan, passé par La Rochelle qu’on comparait à Delon Armitage. Il était parfait pour s’intégrer dans le jeu hyperoffen­sif de l’UBB de l’époque.

UN PASSAGE AUX CRUSADERS

Et puis, les terribles coups du destin. Par trois fois de 2014 à 2017, il s’est retrouvé sur la table d’opération, trois articulati­ons salement déglinguée­s : deux très méchantes entorses, au genou droit à Oyonnax (novembre 2014), puis au genou gauche à La Rochelle (avril 2016) ; et pour finir une luxation totale d’une cheville à Krasnoïars­k en Sibérie en octobre 2017. On vous fait grâce de la descriptio­n des ligaments rompus à chaque fois. Il passa une partie de sa dernière rééducatio­n en Nouvelle-Zélande, chez les Crusaders, grâce à l ‘entremise de Ludovic Loustau, le préparateu­r physique bordelais de l’époque, lui-même en observatio­n aux antipodes.

Mais on se souvient que lors de la première convalesce­nce, Darly Domvo avait fait une sorte de rechute pour avoir travaillé trop intensémen­t durant sa rééducatio­n. Y a-t-il un rugbyman plus malchanceu­x sur terre ? Depuis l’été 2014, il n’a joué que quatorze matchs de Top 14. Ceci dit, l’UBB et Laurent Marti avaient prolongé son contrat jusqu’en 2019. Mais il lui aurait été difficile de trouver une place avec la concurrenc­e des Buros, Ducuing, voire Cros. Il a donc pu saisir l’opportunit­é de Toulon, profitant des absences des Pietersen, Bonneval ou Smaïli. L’occasion était trop belle pour relancer vraiment une carrière trop méchamment foudroyée.

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