Une tête bien faite sur de larges épaules
LA JEUNESSE A ÉTÉ RÉCOMPENSÉE À BAYONNE. BAPTISTE HÉGUY, 20 ANS, A REÇU L’OSCAR DU MOIS DE JANVIER. L’INTERNATIONAL MOINS DE 20 MARCHE PEUT ÊTRE SUR LES PAS D’UN AUTRE BASQUE…IMANOL HARINORDOQUY.
Imperturbable, stoïque, placide, du haut de ses vingt ans, celui que son entourage décrit volontier comme réservé voire peu loquace, a fait front, ne s’est pas échappé… une qualité qu’on lui connaît déjà sur le terrain. Et sans exubérance, une vertu peu commune. Et pourtant le parterre était compact de personnalités et d’admirateurs sous le chapiteau de Jean-Dauger. Politiques d’abord avec Jean-Jacques Lasserre, le président du conseil départemental, les représentants de la mairie sans toutefois le premier magistrat, excusé, tout l’aréopage de l’Aviron avec les présidents Philippe Tayeb et Pierre-Olivier Toumieux, les supporters, les anciens joueurs comme Patrice Lagisquet et, enfin, ses copains joueurs accompagnés du staff au complet, emmené par Yannick Bru qui alla de ses compliments. L’Oscar du troisième ligne valorise la jeunesse bayonnaise sur laquelle il s’appuie. Tout un symbole. Coïncidence, Baptiste Héguy avait tapé dans l’oeil de l’ancien entraîneur de l’équipe de France avant que ce dernier ne débarque à Bayonne. « Ma première rencontre avec lui s’est faite à Marcoussis, déclarait-il devant l’assemblée toute ouïe. Pour les oppositions, on faisait appel aux jeunes et Baptiste était de ceux-là. Je suis content qu’il ait fait ses premiers pas avec moi. Et quand on lui prête des similitudes avec Imanol Harinordoquy avec qui j’ai joué aussi pour son premier match international, je confirme qu’ils ont un profil similaire. » Même si la comparaison avec le Biarrot a fait murmurer l’assemblée, le parallèle avait bien des allures de compliment. Louanges multipliées alors à son égard, la soirée s’y prêtait. Emmanuel Massicard, rédacteur en chef de Midi Olympique, avait ouvert le bal : « Il représente une culture, celle de l’Aviron. C’est la récompense de la formation qui s’inscrit dans le projet du club. » Philippe Tayeb, le président du directoire de l’Aviron englobait le club en son entier : « C’est un honneur pour les éducateurs. Le travail de Yannick Bru et de son staff, ensuite, permettra aux jeunes de devenir, demain, de grands joueurs. »
Et quand vint son tour, le jeune troisième ligne, étudiant aussi en physique-chimie, se livra avec retenue mais assurance. Son émotion, ses propos de sagesse emplis de finesse, laissaient admiratifs jusqu’au silence, ses coéquipiers qui, pourtant, jusque-là, avaient été bien bruyants. Comme lors du quizz où Baptiste Héguy dévoila tout son attachement à son club. L’essentiel pour l’assistance qui veut encore voir son joueur, pourtant promis à un bel avenir, les crampons bien accrochés à la pelouse de Jean-Dauger.