... L’hyper Anglais
Le plus étonnant avec Owen Farrell, quand on l’observe depuis la France, c’est de voir à quel point il est haï chez nous. Il n’y a qu’à aller faire un tour sur les réseaux sociaux ou à écouter les discussions de comptoir pour lire et entendre toutes sortes de quolibets sur sa personne : de la « sale gueule » au « caractère insupportable ». « Ici, tout le monde déteste les Anglais, mais j’ai l’impression que ça va prendre une dimension encore plus forte avec Owen », nous avait un jour confié l’ouvreur Toby Flood, quand il évoluait encore au Stade toulousain. Il n’avait pas tort. Peut-être parce que l’enfant des Sarries est le symbole extrême de l’arrogance anglo-saxonne, avec son torse bombé, son menton toujours relevé et son air souvent dédaigneux. Le garçon est sûr de lui, certainement prétentieux, et semble l’assumer à merveille, ce qui agace profondément. Tout ça, chacun veut bien l’admettre, mais c’est franchement s’arrêter aux simples apparences et préférer occulter ce qui est pourtant indéniable : les exceptionnelles qualités de ce joueur hors normes. Si Farrell est tant décrié en France, c’est peut-être d’abord pour tout ce qu’il nous est supérieur. Car il faut bien avouer qu’à l’heure actuelle, notre pays rêverait d’avoir tel joyau à un poste si stratégique, un tel tempérament capable de réveiller ses partenaires autant que de faire dégoupiller ses adversaires. Le fils d’Andy est de la trempe des immenses talents internationaux, de ceux qui font cruellement défaut chez les Bleus. Jusqu’à preuve du contraire, ce genre de génial spécimen est rarement doux comme un agneau. Les exemples sont multiples dans l’histoire de ce jeu. Le malheur avec Farrell, c’est que, s’il n’est jamais avare d’une provocation, d’un chambrage mal placé ou d’un plaquage un peu trop appuyé, il ne manque pas une occasion de nous le rappeler. En Coupe d’Europe ou dans le Tournoi. Sans que nous ne puissions lui rétorquer grand-chose...