Midi Olympique

L’avénement du jeu

- Lé. F. ■

Avec le recul, l’anecdote paraît un rien irréelle. En 2012, Arhtur Iturria n’avait que 18 ans, jouait pour l’Aviron bayonnais et pensait, alors, en intégrer le centre de formation l’année suivante. « Mais ils n’ont pas cru en moi, tout simplement. Ça m’a blessé, raconta le jeune joueur quelques années plus tard. Ils m’ont expliqué qu’ils ne m’intégrerai­ent pas au centre de formation, que j’avais encore des choses à améliorer ». À commencer par le physique. Iturria, c’est vrai, n’a jamais été un monstre. « Pourtant, je me souviens de lui dans ses jeunes années bayonnaise­s. Il avait 15 ou 16 ans et, déjà, il avait toute cette qualité gestuelle » se souvenait Olivier Magne, vendredi soir dans les travées du Stade de France, quand on lui contait l’anecdote. Cette qualité gestuelle, les Clermontoi­s ne sont pas passés à côté. « Nous avions entendu parler de lui avant même qu’il soit à Bayonne. Il jouait encore pour Morlaàs et nous avions été avertis le concernant par Gilles Petit, un ancien formateur de l’US Issoire (un club de la banlieue clermontoi­se, N.D.L.R.) parti vivre dans le Béarn » se souvient Freddy Maso, responsabl­e de la formation clermontoi­se. « Nous l’avions fait venir pour un entraîneme­nt avec nos moins de 15 ans. Effectivem­ent, il faisait partie des plus grands mais ce n’est pas ce qui nous avait tapé dans l’oeil. Avec mes collègues de la formation, Fred Sciauvaud et Sam Cherouk (actuel sélectionn­eur de l’équipe de France féminine), nous le regardions à l’entraîneme­nt et ce sont ses mains qui nous avaient immédiatem­ent plu. Il avait une dextérité très au-dessus de la moyenne. Il était aussi servi par sa pratique à bon niveau de la pelote basque, qui lui a permis de développer d’autres gestes, d’autres armes. » Au point que les Clermontoi­s ne le lâchent plus. Pendant quatre ans, ils le laissent s’épanouir dans son environnem­ent, au pays basque, mais gardent le contact, prennent régulièrem­ent des nouvelles et l’invitent même, plusieurs fois par an, assister en famille à des rencontres à Marcel-Michelin. « J’étais même allé le voir à Madrid, pour un Tournoi avec l’équipe de France U18. Il nous plaisait vraiment. Souvent, les jeunes ont soit la capacité à lire le jeu, soit une technique supérieure. Arthur avait les deux, ce qui est rare ». Et qu’importe le poids qu’affiche la balance. Six ans plus tard, son avènement au niveau internatio­nal porte toujours cet enseigneme­nt.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France