LES ÉCOSSAIS VONT SAVOIR
SI ELLE NE VEUT PAS GÂCHER UN CALENDRIER 2019 QUI LUI EST FAVORABLE, LE XV DU CHARDON VA DEVOIR DOMINER DES IRLANDAIS REVANCHARDS. CE TEST EN DIRA LONG SUR LEUR LÉGITIMITÉ...
Les Écossais auraient certainement préféré que l’Irlande domine l’Angleterre et conserve tranquillement son invincibilité à domicile... De cette façon, ils n’auraient pas vu débarquer chez eux une bande de Verts passés en mode commando pour laver l’affront après la correction majuscule reçue à domicile. Manqué... Aussi diminuée soit-elle (lire ci-contre), la bande à Joe Schmidt risque bel et bien d’être remontée comme jamais.Cela ne faisait aucun doute, cette semaine, pour le pilier gauche du XV du Chardon, Alan Dell : « Les Irlandais ont été battus à la régulière, par plus forts qu’eux. En règle générale, les équipes ne se laissent jamais marcher dessus deux semaines d’affilée. Il y aura forcément une réaction de leur part. »
En contrepartie, on pourra dire que les Anglais ont montré la marche à suivre pour vaincre l’Irlande. « C’est vrai, le XV de la Rose nous a vraiment impressionné. Les Anglais ont su étouffer l’Irlande en mettant beaucoup de vitesse dans leurs montées défensives. C’est clairement un des enseignements à retenir de ce match », reconnaissait encore cette semaine Mike Blair, désormais entraîneur adjoint de la sélection. « Ils ont joué intelligemment, en jouant dans le dos de la défense irlandaise et en allant mettre un maximum de pression à la retombée du ballon que ce soit au sol ou dans les airs », prolongeait le troisième ligne centre Ryan Wilson, qui devrait glisser sur le côté fermé en l’absence de Sam Skinner (lire ci-dessous). Pas question de céder à la panique pour autant : « L’Irlande évolue à un très haut niveau de performance depuis deux ans. Nous savions de toute façon et depuis bien longtemps que le match de ce week-end allait être dur, que l’Irlande ait gagné ou perdu. »
SOUVIENS-TOI DU 4 FÉVRIER 2017
Un match rude, physique, comme le fut le dernier Écosse - Irlande, il y a deux ans. Auteurs d’une première mi-temps de haut vol avec trois essais marqués en seulement vingt-huit minutes (un doublé de l’arrière Hogg et un autre du centre Dunbar), les hommes de Laidlaw avaient mené jusqu’à 21-8 au score avant de résister au retour des Irlandais en deuxième mi-temps pour l’emporter (27-22).
Alan Dell était de ce match : « C’était une rencontre très physique, comme ça l’est toujours face à l’Irlande. Notre force fut notre réalisme. Nous avons su saisir chaque occasion qui s’est présentée en première mi-temps. Mais surtout, nous leur avons répondu dans le défi physique, notamment en défense, un secteur qui nous a permis de récupérer de précieux ballons de contre. » Le pilier a de la mémoire. Les frères Gray, réunis dans la cage écossaise, avaient signé à eux deux pas moins de cinquante plaquages : vingt-sept pour Jonny qui devrait faire son retour ce week-end, et vingt-trois pour Richie qui a disparu des plans du sélectionneur Gregor Townsend. La mêlée écossaise avait également tenu son rang, malgré les deux pénalités concédées par le (très) jeune droitier Zander Fagerson qui n’avait que 21 ans à l’époque. Cette fois, le pack ne pourra s’appuyer sur sa pierre angulaire WP Nel, qui sera vraisemblablement remplacé par Simon Berghan, ce qui devrait donner une première ligne 100 % édimbourgeoise. « Notre mêlée a été bonne ces derniers mois, nous avons une bonne alchimie et je suis sûr que WP va nous donner quelques conseils avisés dans les jours à venir », positivait encore Dell. Ce ne sera rien de trop face au redoutable trio irlandais composé de Healy, Best et Furlong.