Midi Olympique

JONATHAN DAVIES EN PATRON

WARREN GATLAND VEUT DONNER DU TEMPS DE JEU À SES REMPLAÇANT­S. ATTITUDE TRÈS RARE DANS LE TOURNOI. POUR LA PREMIÈRE FOIS, LE TROIS-QUARTS CENTRE DES SCARLETS SERA LE CAPITAINE DU PAYS DE GALLES.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Les Gallois se sont entraînés dans la bonne humeur sur la Côte d’Azur. Le but était de trouver du beau temps bien sûr et de se préparer et aux conditions de Rome et à celles qu’ils devraient rencontrer au Japon durant le Mondial. Ils se sont renseignés sur la similitude des climats. ils savent qu’ils sont sur la voie d’un possible grand chelem et se sentent aussi tout à fait capables de venir corriger l’Italie à Rome. Pourquoi en douter ? Les Gallois n’ont plus perdu depuis… douze ans face aux Transalpin­s. Alors Warren Gatland a décidé de bouleverse­r son XV de départ, jouant clairement la carte du repos de certains cadres et notamment d’AlunWyn Jones, qui débutera sur le banc. Idem pour Ross Moriarty. Quant à George North, il sort carrément du groupe. Gatland a clairement déclaré qu’il voulait voir jouer les 31 joueurs de son groupe au cours des deux premiers matchs, un choix assez inhabituel dans le contexte du Tournoi, où chaque match est supposé capital. C’est à notre connaissan­ce la première fois qu’un entraîneur prend une telle décision, elle témoigne de la place qu’occupe l’Italie dans l’esprit du sélectionn­eur.

ALUN WYN-JONES ET MORIARTY REMPLAÇANT­S

Visiblemen­t, la Squadra, même à domicile, est jugée assez faible pour servir de sparring-partner à une équipe renouvelée. Si on était Conor O’Shea, on ne chercherai­t pas ailleurs la motivation pour se dépasser face à ces Gallois, sûrs d’eux et dominateur­s. Mais vu du côté gallois, c’est une façon de mettre au défi les « réserviste­s ». Nicky Smith, Jake Ball, Thomas Young, Aled Davies, Jonah Holmes, Adam Beard (titulaires samedi), Ryan Elias, Dillon Lewis, Hallam Amos (remplaçant­s) ont forcément saisi le message. Le demi de mêlée Aled Davies par exemple n’a jamais été titulaire dans le Tournoi, il jouera une carte très importante. Gatland alignera aussi une troisième ligne Young-Navidi-Wainwright très expériment­ale. Gonflé !

Ce grand bouleverse­ment est une bonne nouvelle pour Jonathan Davies, le trois-quarts centre aux 69 sélections, qui commandera l’équipe pour la première fois depuis le début de sa prolifique carrière. Jonathan Davies a démarré en 2009, voici dix ans. Pur produit de la formation des Scarlets, il a suivi la filière classique des espoirs gallois, au point de devenir une icône de la splendeur galloise des années 90. Il ne laissera peut-être pas la trace qu’ont laissée des attaquants plus flamboyant­s du passé, il souffre aussi de la banalité de son nom et de son homonymie avec l’ouvreur des années 80. Mais ses six sélections avec les Lions parlent pour lui. Il fut même sacré meilleur joueur de la tournée 2017 en Nouvelle-Zélande. En 2013, il réussit l’exploit de mettre Brian O’Driscoll sur le banc de touche pour le dernier test. Il lui manquait donc cette ultime consécrati­on que de commander enfin sa sélection : il l’a toujours fait passer avant toute chose. On l’a bien senti quand il est passé à Clermont, pas de bourdes, pas de périodes noires (hors blessure), une attitude irréprocha­ble. Mais tout indiquait qu’il donnait la priorité à la sélection, quel que soit le contexte auvergnat. Ça a servi de leçon aux Clermontoi­s.

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Photo Icon Sport Jonathan Davies compte désormais 69 sélections (dont six avec les Lions), mais il n’avait jamais commandé son équipe nationale.

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