Midi Olympique

LA FORCE TRANQUILLE

IL S’IMPOSE COMME L’UN DES HOMMES FORTS DU REDOUTABLE PACK HÉRAULTAIS. UN JEUNE TALENT DÉJÀ COMPLET, DÉTERMINÉ À FINIR SON AVENTURE EN BEAUTÉ AVANT DE REJOINDRE LA ROCHELLE.

- Par Julien LOUIS

Apparences trompeuses. Ne vous fiez surtout pas à ses vingt-trois printemps pour « analyser » Reda Wardi (1,82 m et 107 kg) mais plutôt à sa barbe fournie et son faux regard de méchant. Car le jeune homme est précoce sur tous les plans. Profession­nel depuis deux ans (mais premier match avec les pros en novembre 2015), il a déjà joué cinquante matchs de Pro D2 (25 titularisa­tions) avec l’ASBH et devient incontourn­able cette saison. Son talent saute aux yeux de plusieurs écuries de Top 14 et c’est La Rochelle (contrat de trois ans) qui obtient la préférence du natif de Montpellie­r : « En fait, j’avais parlé avec plusieurs clubs mais celui qui a mis le papier sur la table pour que je signe, c’est La Rochelle. L’histoire de ce club et son identité me semblaient très intéressan­tes. Et en plus, l’un de mes concurrent­s directs sera un pilier de l’équipe de France (Dany Priso, N.D.L.R.). C’est ce qui ce fait de mieux je pense et c’est très bien car je vais pouvoir apprendre. »

Mature avant l’heure, Wardi réfléchi et ne prend jamais ses décisions sur un coup de tête ou de sang : « J’ai découvert le rugby à 12 ans au MHR sur les conseils d’un professeur de sport. J’y suis resté jusqu’à 19 ans. À cette époque, j’ai regardé mes perspectiv­es d’avenir et, avec l’arrivée des Sud-Africains à Montpellie­r, je pensais que j’aurai davantage de chances de faire ma place à Béziers. Un club qui me suivait depuis longtemps et dont le projet comme le discours de l’entraîneur, Manny Edmonds m’avaient séduit. »

51e MATCH DE PRO D2 À AURILLAC

Dès sa première année au centre de formation biterrois (2015-2016), le pilier dispute deux matchs avec les pros, avant de se faire l’année suivante une place de choix dans la rotation de l’équipe fanion : « C’est allé crescendo par saison : 2, puis 15, puis 21 matchs et, du coup, cela ne m’a pas trop surpris. Car je savais que dans le rugby d’aujourd’hui, il faut éclore tôt pour avoir sa chance. Je m’y étais donc préparé et j’étais prêt à travailler. » Dimanche, le gaucher au statut Jiff fêtera à Aurillac sa douzième titularisa­tion cette saison, après avoir réalisé face à Brive (29-20) une performanc­e trois étoiles. Impression­nant d’activité en défense comme en attaque (dix duels gagnés), dominateur en mêlée, il a dévoilé l’étendue de ses qualités. Celles d’un pilier moderne, combattant et coureur, qui, en plus d’être discipliné (un seul jaune en cinquante matchs), est l’un des Rouge et Bleu les plus réguliers. Déjà complet, il a le potentiel pour s’imposer à l’échelon supérieur, voire mieux, s’il gagne en vice en mêlée et en précision dans ses déplacemen­ts : « J’ai pris confiance en enchaînant les matchs et j’ose désormais tenter des choses que je n’arrivais à faire avant qu’à l’entraîneme­nt. Mais j’ai encore beaucoup de progrès à faire… »

Réservé dans la vie, Reda Wardi s’exprime pleinement sur le pré. Et rêve de sortir par la grande porte avec Béziers (6e) : « Ce club m’a tout donné et si j’en suis là, c’est grâce à eux. Je veux le meilleur. Si je pars, c’est par envie de franchir des paliers sportifs. Mais j’aime ce club, je sais ce que je lui dois et je veux qu’il aille le plus loin possible. J’aimerais finir au moins sur un match de phase finale et pourquoi pas mieux. » ■

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Photo Icon Sport Formé à Montpellie­r, Reda Wardi a explosé à Béziers où il est devenu incontourn­able. Avant de quitter le club qui l’a fait grandir, le pilier aimerait jouer les phases finales avec l’ASBH.

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