« J’avais vraiment envie de jouer »
FLORIAN CAZENAVE - Demi de mêlée de Vannes ARRIVÉ IL Y A PEU, IL A PRIS SES MARQUES ET SE VOIT BIEN POURSUIVRE SA CARRIÈRE DANS LE MORBIHAN.
Comment vous sentez-vous dans ce groupe vannetais ?
Très bien. J’apprends chaque jour. Mon intégration se fait idéalement car je suis très bien entouré. J’ai pris le rythme des entraînements. Je suis dans le jus, à fond ! Tout va bien.
Deux fois une demi-heure de jeu à Carcasonne et contre SoyauxAngoulême. Êtes-vous satisfait ?
Oui. Ça fait du bien de jouer, les sensations sont revenues au fil des minutes.
Vous avez beaucoup échangé avec l’ouvreur Christopher Hilsenbeck…
Pas seulement avec lui. Mais c’est vrai qu’il faut que l’on travaille en osmose. Nous parlons beaucoup car nous devons être précis sur le terrain.
Après ce que vous avez connu, est-ce une sorte de renaissance de jouer à Vannes ?
Non, c’est seulement la continuité de ma carrière. J’avais vraiment envie de jouer. Jean-Noël Spitzer m’a appelé, c’est aussi simple que cela.
Vous connaissiez Vannes avant d’y signer ?
Pas vraiment. J’ai vu quelques matchs sur le petit écran, suivi l’accession du club en Pro D2 et l’engouement que le rugby suscitait en Bretagne et à Vannes en particulier.
L’épisode bordelo-béglais a-t-il été difficile à vivre ?
Non car je savais dans quelles conditions j’arrivais à l’UBB. Que je ne jouerai que si le titulaire viendrait à se blesser et que mon statut n’était que celui d’un joker médical. J’ai pris le positif qu’il y avait à prendre, c’est-à-dire profiter des infrastructures d’un club ultra professionnel pour élargir mes connaissances dans le monde du rugby. C’était seulement compliqué au regard de mon avenir. Je ne savais pas de quoi il serait fait, ma famille non plus.
Le malheur que vous avez connu avec la perte d’un oeil, dont vous portez aujourd’hui au quotidien les séquelles, est-il oublié ?
Cela va faire cinq ans maintenant. Je
ne me pose plus la question. J’ai disputé vingt-six matchs avec Brive sans problème. C’est quelque chose qui ne fait plus partie de ma réflexion ni de mes inquiétudes.
Parlez-nous de la période délicate de cette rééducation thérapeuthique un peu particilière...
Une grosse partie de cette rééducation s’est faite de manière naturelle. C’est le corps qui s’adapte, qui crée des nouvelles manières d’appréhender les choses. Cela a surtout été un travail sur la vision périphérique pour recréer des chemins neurologiques pour compenser la perte d’angle de vue. Pendant un an, j’ai travaillé tous ces petits détails avec Philippe Arnau, préparateur physique qui s’est appuyé sur un neuro-tracker, une machine utilisée pour les quarterback aux États-Unis. Sans entrer dans le détail, c’est quelque chose d’assez fabuleux en terme de diagnostic et d’efficacité.
Vous avez un contrat jusqu’en juin. Et après ?
J’ai une forte envie de rester. À 29 ans, j’ai encore de belles années devant moi. Ma famille vient d’arriver dans une belle région où les gens sont très accueillants.
Qu’attendez-vous de votre fin de saison ?
J’espère que le collectif arrivera à accrocher cette sixième place. À défaut jouer le rôle d’arbitre et profiter, on ne sait jamais, du moindre faux pas de nos adversaires directs pour cette sixième place qualificative. ■