Midi Olympique

Le patron peut-il mettre le genou à terre ?

- Par Olivier GAGNEBIEN

Cinq fois cinq soit vingt-cinq points. Pas besoin de chercher de calculette. Pour Châteauren­ard, le compte est bon. Sur sa terre de Coubertin, il n’a pas laissé la moindre miette à ses adversaire­s. Cinq matchs, cinq bonus offensifs. Son collectif montre, en patron, match après match, l’autorité nécessaire pour demeurer sur la voie d’accès à un playoff déjà promis. Il n’y a que cette fessée reçue avant l’hiver, du côté de Saint-Paul-Trois-Châteaux, à l’empêcher de pouvoir s’appuyer sur un carton plein lors de ses douze derniers matchs. « Ce jour-là, c’était un jour de grâce, on a fait un match exceptionn­el avec pas mal d’envie », se souvient le Drômois Éric Tissot. Depuis ce fanny, les maraîchers n’ont plus eu l’occasion de voyager et ont perdu des repères. Peuvent-ils connaître une rechute et, de nouveau, courber l’échine ? « On a aussi cette interrogat­ion, assure leur entraîneur Nacim Bouaouali,

Berre est un test. À Coubertin, on est en pleine possession de notre jeu, on joue libéré, mais l’on n’a encore jamais montré ce rugby-là en voyage. On sera à Berre sans pression, mais avec des intentions… » Il n’est d’ailleurs passé à l’esprit de personne qu’un succès mettrait les Rouge et Bleu en ballottage très favorable pour boucler leur saison régulière dans le fauteuil du caïd.

UNE TERRE QUASI IMPRENABLE

Pour autant, Berre-l’Étang a des arguments. En six matchs disputés sur les bords de l’étang, il est toujours invaincu. Cinq succès, Tricastin y a même connu une page blanche, et un partage de la mise. Personne n’a oublié non plus le bonus défensif ramené de Coubertin par les Berrois cet automne. Peuvent-ils imiter, samedi soir, Leucate (+16), Prades (+6), l’Étoile catalane (+1), voire Tricastin (+37) ? Pour penser à un hypothétiq­ue play-off, cela leur est indispensa­ble. D’autant que Berrel’Étang a un calendrier de fin de saison porteur d’espérances. Cinq de ses sept matchs restent à jouer sur ses terres et Leucate comme Gruissan sont déjà inscrits en gras sur son agenda. Cela n’apporte aucune certitude, mais cela ouvre des perspectiv­es aux Berrois. « On n’est plus trop maître de notre destin, mais tout reste possible

reconnaît le manager sportif Pierre Pujo, en revanche, il est certain qu’un ticket pour le play-off ne passera que par un sans-faute à la maison. » Pour premier exercice, il y a donc Châteauren­ard. « À la maison, on sera ambitieux. Ce match face à un leader en confiance est un premier tournant de notre fin de saison », reconnaît le technicien berrois. « Perdre à la maison, on n’y pense pas, glisse son deuxième ligne David Garreau,

ce serait prendre un coup de bambou après nous être nourris, jusqu’ici, de nos bons résultats. » La saison dernière, seuls Bédarrides, le futur champion de France, et Nice avaient réussi ce coup de force. « Si on reste invaincu à la maison, on ne sera pas bien loin des quatre premiers enfonce le pilier gauche Thibaud Depagne,

Châteauren­ard, c’est un derby, un match charnière, mais cela tombe bien, on aime bien jouer avec la peur du résultat, le couteau presque sous la gorge. Et puis après notre non-match à La Valette, il y a une envie de rachat. » Il n’y a plus qu’à… ■

Newspapers in French

Newspapers from France