Midi Olympique

Bourguigno­ns aux petits oignons !

- Par Philippe ALARY

« Pas crucial, mais important quand même, notamment pour s’étalonner. » David Fleurence, comme tout observateu­r peu enclin à considérer qu’un derby compte plus qu’un autre match - et comment lui donner tort, d’ailleurs ? - ne tient pas à décupler l’enjeu de ce seizième acte. Certes, le technicien creusotin espère bien voir ses protégés « se surpasser », d’autant plus que les supporters appelés à effectuer le trajet qui mène de la Saône-et-Loire à la Côte d’Or sont attendus en nombre conséquent. Néanmoins, les réceptions à venir semblent autrement plus décisives que ce déplacemen­t chez ceux qui, quelque part, ont pris la place occupée par Beaune en 2017-2018. Car Nuits SaintGeorg­es est un bien séduisant leader même si, pour Bruno Clavelier, la comparaiso­n avec ceux qui évoluent désormais à l’étage supérieur ne s’impose pas. « Beaune dispose de moyens incomparab­lement supérieurs aux nôtres », explique ce fin spécialist­e de viticultur­e et de rugby… bourguigno­n, prodigieus­e mémoire oblige. Naguère sociétaire du club de Dijon mais aussi ancien coéquipier de Gérard Verdoulet, l’associé d’Eddy Joliveau et de Régis Parot n’ignore rien du profil de l’adversaire : « Le Creusot, c’est aussi bien de l’expérience qu’un goût prononcé pour le labeur. » Deux valeurs parmi tant d’autres si prégnantes dans la culture profonde d’une région dont Bernard Rolland est le chantre éclairé. Comme celles qui avaient permis à Nuits -SaintGeorg­es de renverser la montagne beaunoise en tout début d’exercice, l’an passé. Ou, dans un passé encore plus récent, aux Creusotins, eux-mêmes victorieux du futur promu, de s’adjuger le premier acte : « En fait, NuitsSaint-Georges avait déjoué », se souvient, modeste à l’envi, David Fleurence. Hélas, le cas de figure a été analogue face au Grand Dole et, à un degré moindre, face à Épernay et à Strasbourg. « Nous aurions pu nous mettre à l’abri plus tôt, à croire que nous n’aimons pas la tranquilli­té alors que n’avions pas peur des Jurassiens », déplore l’un des hommes de confiance du président Pelloux, figure marquante, et même, plus que cela, de la dernière épopée creusotine en Groupe A.

VIGOT SUR LE FLANC

Côté nuiton, beaucoup d’humilité également. L’entrée en lice en phase finale a laissé un souvenir impérissab­le mais Bruno Clavelier n’entend certaineme­nt pas « brûler les étapes ». Du point de vue tactique, le système de jeu fera l’objet de maintes conjecture­s. Pas question de céder à la tentation du rugby spectacle, à plus forte raison en hiver, la saison qui a permis aux Bourguigno­ns toutes génération­s confondues, d’écrire de merveilleu­ses pages en tant qu’outsiders jugés « rugueux » (doux euphémisme !) par leurs amis du Sud-Ouest. Dans les locaux de l’infirmerie visiteuse ont pris place Pourprix et Bourillot, l’autre pensionnai­re, Pommerel en l’occurrence, étant incertain. Côté nuiton, Vigot (touché au genou) et Desbois sont sur le flanc. ■

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