1983 : La canette de Fouroux
: « C’était mon premier match dans le Tournoi. Le souvenir, c’est une certaine tension, qui s’est envolée au moment où j’ai touché mon premier ballon. Il y a aussi celui de la balade le matin du match, autour de notre hôtel près de l’aéroport d’Heathrow. Jacques Fouroux tapait dans une canette de bière vide qui traînait là. Après avoir tapé et tapé dans cette canette, il avait dit : « C’est bizarre comme le monde est bien fait : en 77, au même hôtel, au même endroit, il y avait une canette qui ressemblait à celle-ci. On a tapé dedans et on a gagné le grand chelem ». C’était de la superstition mais ça voulait dire beaucoup de choses. Ce succès, ce n’était que du bonheur évidemment. Je m’étais rapproché de mes « parrains », Daniel Dubroca ou Bernard Viviès, pour prendre des infos, me rassurer. Je nourrissais une adoration pour Jean-Pierre Rives aussi, c’était mon idole ! C’est toujours mon idole aujourd’hui, des années après et même en ayant joué avec lui. C’est ainsi, ça ne s’explique pas… Je voulais être tout comme lui ! Alors j’étais très observateur de ce qu’il faisait. J’aurais aimé être troisième ligne d’ailleurs et je l’étais peut-être un peu aussi en jouant troisquarts centre. En tout cas, ce premier match en Angleterre était vraiment particulier. Je n’ai eu cette sensation, cette appréhension, que deux fois dans ma carrière, avant ma première à Twickenham et avant ma première en Nouvelle-Zélande. » ■