Midi Olympique

OMBRES ET LUMIÈRES

L’AILIER CLERMONTOI­S A ÉTÉ MARTYRISÉ PAR SON ADVERSAIRE DIRECT JONNY MAY. IL A NÉANMOINS DÉMONTRÉ SES QUALITÉS DANS LE SECTEUR OFFENSIF.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Il avait permis aux Bleus de reprendre un peu d’air. Étouffés par l’entame de match anglaise et coincés dans leur camp par le jeu au pied incessant de Farrell dans leur dos, les Français étaient parvenus à sortir la tête de l’eau grâce aux jambes de leur jeune ailier Damian Penaud. Malgré une improbable couverture du fond du terrain des Tricolores, le Clermontoi­s parvenait à se débarrasse­r à deux reprises de la pression adverse, cassant des plaquages, trouvant des intervalle­s et sortant les bras après contact. À la 17e minute, puis à la 19e, il se lançait dans des chevauchée­s, permettant enfin de renverser la pression après des jeux au pied adverses. Une éclaircie dans cette première période marquée par les missiles anglais venus du ciel. Il était d’ailleurs récompensé en inscrivant le seul essai français après une percée de Huget (35e). Logique car il avait été le meilleur atout dans le secteur offensif (avant la rentrée de Dupont).

PEU D’EXPÉRIENCE À L’AILE

Pourtant, Damian Penaud risque de faire des cauchemars pendant quelques jours, hanté par son adversaire direct, Jonny May. L’ailier anglais a été élu homme du match. Il faut dire qu’inscrire un triplé en moins de trente minutes n’est pas fréquent. Et la facilité dégagée par le joueur de Leicester a été cruelle pour l’ancien centre, pris de vitesse sur le premier essai, déposé sur un tour de passe-passe alors que l’Anglais était à l’arrêt, puis pris dans le dos sur un énième jeu au pied derrière le rideau. Bien sûr, May est un des meilleurs ailiers au monde avec une solide expérience sur la scène internatio­nale (28 ans, 41 sélections), qui a porté son total d’essais à 22 grâce à ce premier triplé de sa carrière avec le XV de la Rose. Mais Damian Penaud a souffert encore d’un manque de repères dans le secteur défensif à un poste qu’il n’occupe que depuis le début de la saison. Déjà, en novembre, avant de connaître sa première sélection à l’aile, il devait répondre à ce sujet : « C’est sûr que ce sont deux postes différents avec des repères qui changent. Surtout dans le jeu sans ballon, quand il s’agit de coulisser en défense. Il va donc falloir parler, beaucoup communique­r et s’aider. Mais j’ai travaillé depuis le début de la saison avec des joueurs comme Abendanon ou Toeava avec qui j’ai beaucoup parlé. Ils m’ont beaucoup aidé sur le placement et m’ont mis en confiance. À force, je pense avoir apprivoisé ce poste. »

Mais avec seulement 9 sélections, dont trois petites à l’aile, Damian Penaud n’a peut-être pas encore toutes les armes pour contenir les meilleurs attaquants du monde, surtout quand la ligne collective panique devant les options stratégiqu­es adverses. Le constat était sans appel au moment de quitter Twickenham : « Nous avons été dépassés et nous leur avons jamais fait peur. C’est inquiétant. Ils ont maîtrisé à la perfection leur stratégie. Il y a un peu de honte car le pire est de se dire que nous ne sommes pas invités. »

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Photos M. O. - D. P. Auteur du seul essai du XV de France, l’ailier Damian Penaud a su bonifier quelques ballons en attaque mais a aussi pas mal souffert en défense.

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