Midi Olympique

LA FAIM MAIS PAS LES MOYENS

MALGRÉ UNE RÉACTION QUI A PRIS LA FORME DE TROIS ESSAIS MARQUÉS EN DEUXIÈME MI-TEMPS, LES BLEUES ONT ÉTÉ SURCLASSÉE­S PAR LES RED ROSES.

- Photo Icon Sport Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Les Françaises savaient où elles allaient mettre les pieds : « Elles nous attendent, c’est sûr. Il ne faut pas oublier qu’elles avaient perdu le grand chelem à la dernière minute l’an dernier à Grenoble », déclarait Lenaïg Corson dans nos colonnes en milieu de semaine dernière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Bleues ont été accueillie­s comme il se doit. Les grands sourires affichés par les Anglaises au moment de pénétrer sur le terrain ne disaient rien du combat qu’elles allaient imposer à l’équipe de France Féminines quelques minutes plus tard. À moins que les coéquipièr­es de la numéro huit Sarah Hunter, 110 sélections au compteur, étaient si sûres d’elles qu’elles connaissai­ent déjà l’issue de la rencontre…

Il faut dire que les dirigeants anglais avaient fait le nécessaire pour la réception des tenantes du titre. En rappelant notamment la prodigieus­e joueuse à VII Emily Scarratt titularisé­e au poste de second centre contre la France, l’Angleterre avait ajouté à son arsenal l’arme qui a cruellemen­t fait défaut aux Françaises à Doncaster : la longueur dans le jeu au pied. Redoutable en attaque et aussi dangereuse à la main qu’au pied, Scarratt a permis à son équipe de faire le siège du camp tricolore pendant toute la première mi-temps. Le réalisme anglais a fait le reste : dès la dixième minute, l’ailière Breach était servie sur le couloir droit par une superbe passe au pied décroisée de l’ouvreuse Daley McLean. Propre, bien exécuté, efficace.

BRAS DE FER EN MÊLÉE

Ne manquant pas d’atout dans le registre de la puissance avec des joueuses comme Corson, N’Diaye ou Ménager les Françaises ont répondu par la force : dans les mauls d’abord, en mêlée fermée ensuite. Deux secteurs qui ont permis aux Bleues de sortir (un temps au moins) la tête de l’eau, à l’image de ces deux pénalités qui ont sanctionné le pack anglais. Pas suffisant toutefois pour permettre aux Bleues d’imposer leur jeu, tant elles ont été gênées par le pressing de leurs adversaire­s : un pressing assuré par des montées défensives rapides et coordonnée­s, ainsi que par des contests quasi-systématiq­ues dans les rucks. Résultat, si leurs offensives leur ont permis d’approcher la ligne anglaise à plusieurs reprises, des maladresse­s causées par la pression défensive anglaise les ont empêchés de marquer le moindre essai en première mi-temps. Tout le contraire des Red Roses, qui ont inscrit trois essais supplément­aires avant la pause, alternant les plaisirs : en force avec Cleall, puis grâce à un nouveau jeu au pied de Scarratt pour Smith, et enfin un autre essai de Breach pour son doublé. Autant d’essais rendus faciles par les nombreuses pertes de balles françaises dans les dix dernières minutes du premier acte.

DES AFFAMÉES DÉVORÉES

Dans les vestiaires du Castle park de Doncaster, on imagine que les Bleues devaient avoir la boule au ventre, consciente­s d’avoir facilité la tâche à leurs adversaire­s. Alors pour évacuer cette rage, les coéquipièr­es de Gaëlle Hermet se sont révoltées. Une révolte qui a pris la forme de deux essais marqués coup sur coup par la deuxième ligne Safi N’Diaye et la demi de mêlée Pauline Bourdon. Efficace, mais insuffisan­t pour déstabilis­er l’Angleterre qui, entretemps, a marqué un autre essai par sa flanker Cleall.

À l’heure de jeu, les Anglaises ont encore accéléré pour inscrire deux essais supplément­aires par la puissante pilier Botterman et la deuxième ligne O’Donnell. Consciente­s de subir une véritable correction, les Bleues ont encore réagi, et marqué deux essais par Bourdon, décalée à l’ouverture après la sortie d’Imart et Romane Ménager, en toute fin de rencontre. Le banc français aura eu l’avantage d’apporter un peu de piment à la fin de la rencontre, à l’image de l’entrée de Lauriane Lissar au centre. Une réaction qui a permis à France Féminines de quitter l’Angleterre tout en limitant les dégâts : tout d’abord en inscrivant quatre essais à l’équipe qui, sauf surprise, devrait remporter le Tournoi, et en empochant un point de bonus bien mérité au vu de leur investisse­ment.

 ??  ?? Caroline Boujard, bien plaquée ici par Poppy Cleal sous le regard de Sarah Bern, n’a pas pu éviter le naufrage français.
Caroline Boujard, bien plaquée ici par Poppy Cleal sous le regard de Sarah Bern, n’a pas pu éviter le naufrage français.

Newspapers in French

Newspapers from France