« Il nous faut davantage de moyens »
IL COMMENTE LA PLACE DÉLICATE DE SON ÉQUIPE EN CHAMPIONNAT. SELON LUI, IL FAUT MIEUX LA SOUTENIR POUR LA FAIRE EVOLUER.
Juste avant la coupure, votre équipe s’était imposée à Béziers (0-3) dans un match capital pour le maintien. Vous disposez de trois points d’avance sur la zone rouge. Suffisant pour se maintenir ?
Je crois que le niveau de ce championnat, qui est loin du niveau de l’Élite 1, est suffisamment homogène pour nous permettre d’améliorer encore notre situation. Nous avions bien ciblé ce match et je pense nous l’avons mieux dominé que ce que laisse penser le score final. Nous avons raté des occasions immanquables. Ce qui illustre parfaitement nos besoins, qui sont immenses.
Lesquels ?
Nous ne pouvons pas travailler comme nous le voudrions, faute de moyens adéquats. Le problème est ancré dans notre structure. Historiquement, cette section féminine se trouve en quête d’identité de part sa construction autour de deux pôles. Elle n’est ni vraiment de Nanterre, ni du Racing. Cette problématique limite son évolution.
Cette section doit-elle basculer définitivement sur l’une ou l’autre de ces deux entités ?
Non, ce n’est pas ce que je dis. Il y a la réalité d’aujourd’hui. C’est la mairie de Nanterre qui nous soutient énormément. Il y a aussi la réalité de demain : en 2022, tous les clubs du Top 14 devront avoir une équipe féminine de haut niveau, le Racing y compris. Je ne crois pas qu’il soit question de privilégier l’un ou l’autre.
Quelle solution imaginez-vous ?
Nous essayons de construire un pôle ouest du rugby féminin. Nous rencontrons les municipalités, les responsables des établissements public et tous ceux qui veulent bien nous écouter. Il faut aller dans ce sens. Mais il nous faut davantage de moyens pour progresser. Et les moyens, ce n’est pas la ville de Nanterre, qui nous soutient déjà beaucoup, qui en dispose.
En appelez-vous au Racing de Jacky Lorenzetti ?
Monsieur Lorenzeti nous a déjà rencontrés et il est très à l’écoute. Nous savons de quoi il est capable quand il décide de s’agacer un peu. Sa réussite au Racing est extraordinaire. Mais il faut prendre conscience que le rugby féminin du club ne décollera pas sans un soutien plus important et la situation devient urgente. La saison prochaine, le club de Montpelier rémunérera ses joueurs et leur staff. C’est la réalité du haut niveau féminin. Nous en sommes à des années-lumière. Il nous faut mettre en route notre fusée pour pouvoir former et accompagner dans de bonnes conditions vers le haut niveau toutes les jeunes filles de notre environnement qui ne demandent que cela.