Midi Olympique

GUY NOVÈS EN MODE COMBAT

L’ANCIEN SÉLECTIONN­EUR RETROUVERA SON EMPLOYEUR, LA FFR, EN CONSEIL DES PRUD’HOMMES CE JEUDI.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Depuis plusieurs semaines, Guy Novès s’est fait discret. « Depuis 14 mois, je prépare le combat de ma vie. Il arrive. Je ne pense plus qu’à cela », répète-til à tous ceux qui le joignent, ne serait-ce que pour prendre des nouvelles. Ce vendredi dans les colonnes du journal Le Monde, il s’est étendu un peu plus sur cet état d’esprit. « Toute ma vie, j’ai attendu des résultats de matchs. Chaque semaine. Là, c’est démultipli­é : ça fait un petit peu plus d’un an qu’on prépare ce match-là. […] J’ai envie de crier très fort à l’injustice tout en voulant préserver le déroulemen­t normal d’une procédure qui, en France, peut être très longue. […] Ils m’ont pris pour un idiot. Je ne peux pas m’enfoncer, ce n’est pas dans ma nature. Ils m’ont fait mal, et il va falloir qu’ils s’expliquent.

» « Ils », ce sont les actuels dirigeants de la FFR, qui ont mis fin brutalemen­t à son mandat de sélectionn­eur, fin décembre 2016. Une situation nouvelle, pour celui qui avait passé presque 30 ans à la tête du secteur sportif du Stade toulousain, devenant, au fil des décennies, l’entraîneur le plus titré de la planète rugby.

L’équipe de France devait être son Graal, elle sera finalement sa « petite mort », selon les propres termes de celui qui a eu 65 ans la semaine dernière. « J’ai une priorité dans mes priorités : que la vérité éclate. » Dans sa cible, son licencieme­nt du poste de sélectionn­eur mais aussi sa motivation : « faute grave ». « Je ne veux pas que les gens se disent, en me voyant: « Mais qu’est-ce

qu’il a fait comme faute grave? ». Je ne veux pas de ce point d’interrogat­ion, ni de ces points de suspension » poursuit-il dans Le Monde.

PLUSIEURS SEMAINES AVANT LE VERDICT

Touché, Guy Novès ne lâchera rien dans son combat. Enjeu du passage en conseil des prud’hommes de Toulouse, ce jeudi après-midi, l’ancien sélectionn­eur et ses conseils, emmenés par Maître Nougarolis et sa fille Julie, avocate, réclament aux alentours de 2,7 millions d’euros à la FFR. La somme provient du cumul de 21 chefs de demande, comprenant les deux ans de salaire qu’il restait à son contrat, un préjudice de notoriété, les circonstan­ces vexatoires du licencieme­nt ou encore le règlement de 1800 heures supplément­aires et la compensati­on de la perte de ses annuités sur le calcul de sa retraite, qui serait arrivée légalement au terme de son mandat. De son côté, la FFR, représenté­e par Maître Aguera, cherchera à faire diminuer cette somme, pour la ramener aux 900 000 euros correspond­ant aux deux ans de salaire restant en cherchant à requalifie­r le CDD en CDI.

Dans ce litige et qu’importe la tournure des débats ce jeudi, le verdict ne sera pas dévoilé avant plusieurs semaines. Définitif ? À moins d’un jugement médian et qui contentera­it tout le monde, on peut déjà se préparer à ce que le camp « perdant » fasse appel. Pour générer un acte II.

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