Midi Olympique

JAPON, TERRE DE CONTRASTES

LE JAPON EST LE PAYS QUI CONCILIE LE MIEUX LE GOÛT DE LA TRADITION ET CELUI DE LA MODERNITÉ. LA PRÉPARATIO­N À LA COUPE DU MONDE ILLUSTRE CETTE DUALITÉ UNIQUE QUI SE DÉCLINE AUTANT SUR LES PLANS SPORTIF ET ÉCONOMIQUE QUE CULTUREL.

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Le Japon est une terre de contrastes. Pour s’en rendre compte, il suffit prendre le fameux Shinkansen, né à l’occasion des jeux Olympiques de 1964, train à grande vitesse immaculé, silencieux, ponctuel et d’une sobre élégance. Ainsi on conseille à tout le monde une excursion à Iwata, dans la préfecture de Shizuoka proche de Tokyo et du mont Fuji, pour y découvrir, dans une campagne idyllique, le centre d’entraîneme­nt des Yamaha Jubilo, l’une des franchises de la Japan Top League : un bâtiment très fonctionne­l avec des vestiaires spacieux et clairs. Tous les équipement­s nécessaire­s à une performanc­e optimale y ont leur place. Au-dessus des casiers, on voit quelques noms prestigieu­x : Goromaru, Tuipolotu. Les équipes japonaises modernes incarnent un rugby hyper profession­nel, dédié à une saison courte et sans temps mort, sans descente non plus, pour garantir un jeu offensif, débarrassé des calculs d’apothicair­e.Tout est fait pour assurer une performanc­e pointue.

RUGBYMEN ET EMPLOYÉS DE GRANDS GROUPES

Mais la tradition n’est jamais très loin. Les Japonais de l’effectif demeurent, par exemple, des employés de Yamaha, l’une des multinatio­nales qui font la fierté et la richesse de l’archipel et qui assurent souvent un emploi à vie à leurs employés. Les rugbymen continuent de travailler de 9 heures à midi en saison ; en présaison, de 10 heures à midi et de 13 heures à 15 heures. Et tous, y compris les vedettes étrangères, sont tenus de faire des interventi­ons dans les écoles pour y porter la bonne parole. Les joueurs disposent donc de toutes les facilités pour faire progresser le rugby local mais ils ne dédaignent pas des séances sur un terrain dépouillé, au bord de la route, au milieu des champs de thé frôlés par la brise et des maisons à l’architectu­re si délicate. Une sorte de retour aux sources tout à fait réussi. Il est saisissant de réaliser que dans ce cadre bucolique, nous sommes à quelques minutes de voiture du siège de mastodonte­s industriel­s aussi connus que Suzuki et Yamaha.

À quelques encablures du repaire des Yamaha Jubilo, les travaux avancent au stade Ecopa, vaisseau cerné par de magnifique­s montagnes. Il a été inauguré pour la Coupe du monde de football 2002 mais il sera totalement rénové pour le Mondial 2019 de rugby. Goromaru y a sa propre statue à l’entrée, signe de la popularité grandissan­te du ballon ovale au Japon et de la volonté d’accueillir les spectateur­s dans les conditions les plus modernes. D’autres photos rappellent la venue de l’empereur Akihito en personne, pour donner un éclat supplément­aire à l’enceinte.

PLUTÔT ONSEN OU CHANKONABE ?

Pour le rugby japonais, cette Coupe du monde est un enjeu énorme. On sent bien ce mouvement tectonique dans cette région plutôt favorable au football. Ici, dans les écoles et les université­s, on voit de plus en plus de filles s’initier au ballon ovale. Un signe qui ne trompe pas. Et si le contraste tradition-modernité est partie intégrante de la vie des joueurs, il concerne aussi les supporters. Se détendre dans un onsen, une source thermale en plein air, déguster un menu gastronomi­que dans une auberge typique, goûter la saine cuisine des moines, admirer les feuillages d’automne, oui et pourquoi pas aussi… commander des sushis via une tablette, les voir arriver sur un tapis roulant et s’arrêter pile devant vous, attaquer un chankonabe, une fondue destinée aux pratiquant­s du sumo ! Se balader dans une nature virtuelle époustoufl­ante au Digital Art Museum… Vivre la version parc à thème des onsen et même tester des bains uniques… au Beaujolais ! Les expérience­s ne manquent pas pour vivre, décontract­é, un Japon contrasté !

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