Les Gallois feront de la résistance
Cinq points à Dublin, cinq autres points à Twickenham, l’Angleterre a fait le plein au terme des deux premières journées. Au tableau d’affichage, elle totalise 74 points dont dix essais. Dimanche, elle n’a fait qu’une bouchée des Français, raflant le bonus offensif après seulement quarante minutes. Quand la mi-temps fut sifflée, les Anglais menaient déjà 30 à 8. Que dire des Français ? Qu’ils ont réussi avec ce 44-8 à ne pas prendre la plus grosse raclée de l’histoire : plus grosse différence, +37 en 1911 ; plus lourde défaite, +48 en 2001. C’est déjà ça.
Les Anglais sont en mesure de récupérer tous les trophées perdus la saison dernière : celui des 6 Nations, la Triple Couronne (cette espèce d’enjoliveur qui revient à la nation « britannique » ayant battu les trois autres) et la Calcutta Cup (trophée histoire que se disputent sur un match Anglais et Écossais). En battant les Irlandais, le XV de la Rose a déjà ramené de Dublin, et c’est presque anecdotique, le Millennium Trophy, qui ressemble à un casque de Viking et que personne n’a jamais vu.
ENTRE DESSERT ET PLAT DE RÉSISTANCE
Les Anglais ont dominé les Irlandais et ont roulé sur les Français. Le 9 mars, ils ne devraient pas avoir de peine pour battre les Italiens contre qui ils n’ont jamais perdu. Le 16 mars, ils seront très revanchards face à l’Écosse qui leur avait pris la Calcutta Cup l’an dernier au terme d’un match héroïque. Mais avant de penser à ce dessert joué à une semaine d’intervalle à Twickenham, il faudra bien aller à Cardiff le 23 février pour le plat de résistance. C’est bien là que se jouera le Tournoi 2019.
Seule autre équipe invaincue (succès en France et en Italie), le pays de Galles compte 8 points. Il est aujourd’hui le seul en mesure d’empêcher les Anglais de tout rafler. Ce sera le dernier rempart avant une apothéose qu’une nation divisée par le Brexit attend depuis un horrible Tournoi 2018 terminé
à la cinquième place. Au regard de leurs deux premières prestations, les Gallois sont loin, a priori, de valoir ceux de 2008 ou 2012. À Paris, la chance fut avec eux, à Rome, ils ne présentèrent qu’une équipe B. Mais Warren Gatland, le sélectionneur du XV du Poireau, est un stratège hors pair. Sûr qu’il a un plan pour stopper les Anglais. Eddie Jones en un aussi pour éteindre les Gallois.