Midi Olympique

« Ce sont deux garçons pleins de gaz »

DAVID DARRICARRÈ­RE - Ex-entraîneur des deux demis LE TECHNICIEN, QUI A COACHÉ ANTOINE DUPONT À CASTRES DURANT UNE SAISON ET ROMAIN NTAMACK AVEC LES U20 TRICOLORES, NOUS LIVRE SON REGARD SUR CETTE ASSOCIATIO­N.

- Propos recueillis par Émilie DUDON emilie.dudon@midi-olympique.fr

Que vous inspire cette charnière ?

De la fraîcheur, de l’optimisme. Je suis très positif quant au fait qu’elle soit alignée. Les autres qui ont été essayées étaient aussi de qualité mais celle-là a le mérite d’être jeune. Elle est peut-être inexpérime­ntée mais elle est aussi pleine d’enthousias­me.

Vous ne craignez donc pas cette inexpérien­ce ?

De l’expérience, ils en ont autour d’eux avec Guilhem Guirado, Louis Picamoles, Mathieu Bastareaud, qui vont les aider. Ils seront très bien entourés et seront épaulés dans les choix tactiques et stratégiqu­es.

Que doit-elle apporter selon vous ?

Comme les autres charnières, tout ce qu’il faut pour le très haut niveau : de l’intelligen­ce dans la conduite du jeu, de la précision technique, de la précision tactique aussi. Mais je le répète, elle doit aussi amener son enthousias­me, sa fraîcheur et son envie de jouer.

Ce qui manque aux Bleus en ce moment...

Ce n’est pas à moi de le dire mais ces deux joueurs en ont à revendre en tout cas.

Et c’est intéressan­t compte tenu du contexte actuel.

C’est intéressan­t dans n’importe quel contexte. Pourquoi plus celui-là qu’un autre ? Il importe peu finalement. Même si ça allait très bien, ça aurait valu le coup de les voir à l’oeuvre ensemble également. Je sais que ce sont deux garçons plein de gaz, qui sont très contents d’être en équipe de France et apporteron­t un plus à ce niveau-là, en sus de leurs qualités individuel­les exceptionn­elles que l’on connaît.

Sont-ils complément­aires ?

Pourquoi ne le seraient-ils pas ? Ils peuvent s’aider sur le jeu au pied. Défensivem­ent, ils n’ont aucun problème. Techniquem­ent également. Ils sauront prendre des initiative­s et leurs responsabi­lités. Vous savez, ils se connaissen­t très bien et ont l’habitude de s’entraîner ensemble. Même s’ils n’ont jamais été alignés ensemble à la charnière toulousain­e cette saison, ils ne sont pas très éloignés sur le terrain. Compte tenu du système de leur équipe, qui joue avec deux 10 (Zack Holmes et Romain Ntamack), ce ne sera pas une découverte pour eux.

Vous avez entraîné Antoine Dupont à Castres. Son défi sera-t-il celui de la gestion samedi ?

(il souffle)

On peut se poser la question mais plus il jouera des matchs de cet acabit, plus il gagnera de l’expérience et mieux ce sera. Comme je vous le disais, il sera entouré par des joueurs expériment­és qui l’aideront dans ce rôle. Antoine est un très bon garçon, avec d’énormes qualités alors il va avant tout falloir qu’il appuie sur ces qualités et ces points forts. Quand on connaît ses capacités physiques à reproduire les efforts, accélérer, franchir et jouer les duels, je ne suis pas inquiet. Il n’a pas que ça d’ailleurs : il possède aussi une très bonne passe, un jeu au pied performant. C’est également un défenseur hors-pair. Il a tout ce qu’il faut pour devenir un joueur de très haut niveau.Sa marge de progressio­n tient dans l’enchaîneme­nt des matchs au plus haut niveau.

Romain Ntamack sera attendu sur son replacemen­t à l’ouverture.

Ce n’est pas un poste qu’il découvre, il y a été formé. Son passage au centre va lui faire énormément de bien dans sa capacité à gérer l’espace temps avec la défense, à prendre plus d’ampleur et à être un peu plus encore au coeur du jeu.

Cette expérience au centre fait-elle de lui un meilleur ouvreur ?

Plus tard, ça fera de lui un meilleur ouvreur. J’en suis sûr. Cela va lui amener un peu plus de recul sur le plan stratégiqu­e et tactique inhérent à ce poste.

Pourquoi aviez-vous décidé de le passer au centre avec les U 20 durant le Mondial ?

Nous avions deux joueurs de très grand talent et voulions qu’ils soient sur le terrain ensemble. Ils offraient des profils complèteme­nt différents et ça a très bien marché. Nous avions misé sur la vitesse, la prise d’initiative­s et la justesse technique. Romain nous a amené tout ça au milieu du terrain.

L’aligner en 10 constitue-t-il un risque malgré tout sachant qu’il a réalisé ses meilleurs matchs au centre cette saison et n’a pas semblé aussi performant en 10 ?

Non, il connaît le poste et il a, de plus, enchaîné des matchs de très haut niveau ces derniers mois. Je suis sûr qu’il saura répondre aux attentes. Romain est calibré pour le rugby de très haut niveau et, c’est ce qui est bien chez lui, il est très enthousias­te par rapport à ça. C’est un garçon qui va chercher à mettre tous les moyens de son côté pour être encore plus performant sans pour autant s’enfermer dans le profession­nalisme. Qu’il joue avec les U20, Toulouse ou le XV de France, il aborde les matchs de la même manière, avec le même enthousias­me.

Va-t-il falloir mettre une organisati­on particuliè­re autour de lui, pour le protéger notamment ?

Pourquoi ? Romain est un très défenseur et il n’y a pas à le protéger. Il faut juste, comme l’a fait le staff, mettre des joueurs d’expérience autour de lui pour le rassurer, l’encourager. C’est très important.

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