SORTEZ COUVERTS !
SUR LES NEUF ESSAIS ENCAISSÉS PAR LES BLEUS DEPUIS LE DÉBUT DU TOURNOI, SIX FURENT LE FRUIT DE FAUTES DE COUVERTURE DU FOND DU TERRAIN. UNE FAIBLESSE STRUCTURELLE QU’IL S’AGIT DE CORRIGER AU PLUS VITE…
C’est une blague qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux ces derniers jours, essentiellement anglo-saxons. Quels sont les plus grands espaces désertiques du monde ? Numéro un, l’Antarctique. Numéro 2, le Sahara. Numéro 3, l’outback australien. Numéro 4, derrière le premier rideau français… Et le pire ? C’est que cela n’est ni méchant ni gratuit, chiffres à l’appui. Sur les neuf essais qencaissés depuis le début du Tournoi, les Bleus en ont concédés six sur des fautes de couverture. Preuve que la grosse boulette de Huget qui coûta si cher face aux Gallois n’était pas si anecdotique que ça mais bien la traduction d’un problème structurel. Lequel prend tout son sens dans une édition où le jeu au pied fait figure d’atout offensif prioritaire, ainsi que l’ont également prouvé les Anglais contre l’Irlande mais aussi les Irlandais contre l’Écosse et l’Écossais contre l’Italie. Autrement dit ? Pour ce retour à haut risques au Stade de France face au XV du Chardon, les Bleus auront tout intérêt à soigner leurs couvertures. La titularisation d’un spécialiste à l’arrière, Thomas Ramos, semble ainsi de nature à rassurer, tout comme le repositionnement de Huget à son poste naturel d’ailier. Mais cette réorganisation sera-t-elle suffisante ? Évidemment que non…
En effet, ce qui est marquant dans les essais concédés sur des jeux au pied par les Bleus, c’est qu’ils l’ont été dans le désordre, le plus souvent après des pertes de balle. Ce fut surtout patent en Angleterre, où un en-avant de Guirado (1re), un autre de Parra (29e), un mauvais jeu au pied après une touche trop vite jouée (40e), une interception de Slade sur Lopez (49e) et une pénalité vite jouée par Youngs permirent au XV de la Rose de trouver des espaces dans le dos de Bleus trop lents à se replacer. Un problème criant dans ce que les techniciens nomment les « phases de transition » imputables à de nombreux manques. D’organisation bien sûr, mais aussi de physique (endurance et vitesse de course) et pourquoi pas un peu d’envie aussi…
CRUCIALES PHASES DE TRANSITIONS
Au sujet de l’envie ? On veut espérer que les critiques qui ont suivi la débâcle de Twickenham, au-delà de la fierté légitime de porter le maillot bleu, suffiront à corriger certaines attitudes. De l’organisation ? On ne saurait espérer un miracle mais après les critiques non larvées des sacrifiés Parra et Lopez, on ose croire que certaines situations ont été testées à l’entraînement. Quant au physique ? Si on ne pourra exiger un miracle au moment de rivaliser en termes d’endurance dans le jeu à haute intensité, il faut souligner que le staff à chercher à combler le manque de vitesse, criant à Twickenham, en intégrant une charnière littéralement plus rapide à la course, tandis que le retour de Fickou au centre apporte également une plus-value. Suffisant pour combler au plus vite les espaces libres dans le dos de la défense en cas de turnover ? Il faut en tout cas l’espérer car les Écossais ne se priveront pas d’appuyer eux aussi où cela fait mal pour envoyer leurs flèches Maitland, Kinghorn et Seymour piquer les Bleus dans leur dos…