QUE VAUT L’ÉDIFICE ÉCOSSAIS ?
AVEC UN TAUX DE RÉUSSITE DE 100% SUR SES INTRODUCTIONS LORS DE SES DEUX PREMIÈRES RENCONTRES, LA MÊLÉE ÉCOSSAISE POSE QUESTIONS...
Longtemps, la mêlée écossaise a souffert de sa réputation. Il était même de bon ton d’essayer de lui rouler dessus. Sa faiblesse notoire poussait logiquement ses adversaires à insister sur ce secteur de jeu. « Attention tout de même, a immédiatement prévenu, le pilier gauche
Jefferson Poirot. Ce n’est plus l’Écosse d’il y a vingt ans. C’est bien plus costaud aujourd’hui. »
Ce commentaire, Porot l’avait fait avant même le début du Tournoi. Et pour cause. Le passage de Vern Cotter entre 2014 et 2017 a fait son oeuvre. À force de travail. Mais pas seulement. Le technicien kiwi avait aussi trouvé la perle rare et sélectionné pour la première Willem Petrus Nel, pilier droit venu d’Afrique du Sud. En 2015, devenu éligible au maillot « scottish », ce solide droitier s’est installé. Depuis, la mêlée s’est trouvée une stabilité. Elle n’avance pas outrageusement mais ne recule plus comme par le passé.
Les récentes statistiques aperçues en ce début de Tournoi en témoignent. Que ce soit face à l’Italie ou à l’Irlande, les joueurs de Gregor Townsend ont gagné 100 % de leurs mêlées et ont réussi à lancer le jeu trois fois sur quatre derrière cette phase de jeu. Les chiffres sont élogieux. Et pour tous ceux qui pensent que ces performances sont l’oeuvre essentiellement du messie sud-africain, devenu la véritable pierre angulaire du pack du Chardon, force sera de se remettre en question.
PEU DE PÉNALITÉ CONCÉDÉE
En effet, le joueur d’Édimbourg blessé à l’issue de la première rencontre face à l’Italie, c’est Simon Berghan, néo-zélandais de naissance, qui a été titularisé face au XV du Trèfle. Avec
une franche réussite. « C’est une équipe qui arrive à garder ses mêlées très propres, souligne le deuxième ligne Félix Lambey.
De toute façon, au niveau international, aucune équipe ne se fait rouler dessus. Il faut se méfier de tout le monde. »
« Nous avons vu que les Écossais ne concédaient pas de pénalité dans ce secteur, reprend le flanker Arthur Iturria. C’est une mêlée qu’il faudra attaquer très fort pour ne pas les laisser se mettre en place. » Pour les Écossais, la mêlée est une vraie rampe de lancement de jeu. Le risque est là : une fois le jeu lancé, cette équipe est capable d’enchaîner les temps de jeu jusqu’au bout de la nuit. Autant donc, dans la mesure du possible, la contrarier à la base…