SILENCE, ÇA TOURNE !
FRANCE APRÈS LE CUISANT REVERS CONCÉDÉ CONTRE LL’ANGLETERRE, LES CHAMPIONS DU MONDE AFFICHERONT UNE ÉQUIPE REMANIÉE POUR SE RACHETER FACE À DES ÉCOSSAIS EUX AUSSI SECOUÉS IL Y A QUINZE JOURS.
On les avaient quittés sur ce match en Angleterre, soldé par une nette défaite 31-19 et surtout un saccage en mêlée qui avait vu nos jeunes Bleus écrasés dans ce secteur avec pas moins de douze pénalités sifflées contre eux. Presque quinze jours plus tard, les champions du monde n’ont rien oublié de « la belle claque dans la gueule » reçue à Exeter, ainsi qu’en témoigne leur manager, Sébastien Piqueronies. Les Tricolores n’en ont pas moins tenté d’en tirer une force ou, au minimum, des enseignements (lire le à suivre ci-dessous) de ce premier faux pas depuis leur titre. « Les joueurs sont encore très frustrés de ce match, ils ont vraiment à coeur de montrer le visage d’un groupe déterminé et soudé, témoigne le technicien. Nous avons effectué une semaine de préparation particulièrement studieuse. Nous les avons sentis très éveillés et très à l’écoute. »
Face à l’Écosse, ce vendredi soir au Hameau, il y aura de la revanche dans l’air et ce même si le groupe a été notablement remanié. Des cadres tels l’ouvreur Louis Carbonel, le pilier Jean-Baptiste Gros ou encore le capitaine Arthur Vincent ne faisaient pas partie de la liste annoncée le 11 février. D’autres, qui en étaient, seront laissés à disposition de leurs clubs ce week-end, à l’image du troisième ligne Sacha Zegueur et de l’ailier Matthis Lebel. Certains néophytes se voient ainsi offrir une chance, à l’instar de l’ailier rochelais Jules Favre ou des Bordelo-Béglais Enzo Baggiani (pilier) et Antoine Jourdan (deuxième ligne). Faut-il y voir une conséquence de la baffe anglaise ? « Pas du tout, assure Sébastien Piqueronies. Ces rotations étaient prévues et anticipées. Le Tournoi nous sert à construire notre projet de jeu en vue de la Coupe du monde. Nous avons beaucoup échangé avec les clubs durant les quatre ou cinq premiers mois de la saison. Nous avons également regardé les groupes des moins de 18 ans, des moins de 20 ans développement et celui des Bleuets de l’an dernier pour retenir une quarantaine de joueurs à qui nous voulions donner une expérience durant ce Tournoi. Depuis notre stage en Espagne en décembre, nous travaillons avec un groupe élargi de trente-quatre joueurs. » Ainsi, les nouveaux ne le seront pas vraiment. Ils font partie du projet depuis décembre, ils travaillent avec le groupe depuis plusieurs semaines et il était prévu qu’ils soient vus lors de ce deuxième bloc.
IMPOSER LEUR RYTHME
Ils n’en auront pas moins la sérieuse mission de faire oublier l’accident anglais. Pour être honnête, les champions du monde partent largement favoris de cette confrontation face à des Écossais vaincus deux fois en deux journées de ce Tournoi 2019. Deux défaites à domicile (32-22 contre l’Italie et 24-5 contre l’Irlande) qui font tâche mais qui, justement, incitent à la prudence selon le patron du staff tricolore : « On ne part pas du tout favoris dans notre tête parce que les matchs internationaux chez les jeunes sont très ouverts. L’an dernier, les Écossais avaient battu l’Angleterre, qui était venue nous battre chez nous, alors que nous les avions largement battus nous-mêmes. »
Des joueurs des Highlands, c’est leur mobilité et leur solidité sur le plan aérien dont les Bleuets se méfient le plus. Pour éviter de tomber dans le match piège qui s’annonce, l’entame sera plus que jamais déterminante, prévient Sébastien Piqueronies : «À nous de bien démarrer le match et de placer d’entrée le curseur où nous le souhaitons. Quand nous parlions de frustration après le match contre l’Angleterre, c’était surtout parce que nous n’avions pas su mettre de l’intensité et parce que nous avions subi le rythme que les Anglais nous avaient imposé. » Les Bleuets ne comptent pas se laisser surprendre deux fois.