Midi Olympique

« On redoute cette formation écossaise »

GABRIELLE VERNIER - Trois-quarts centre du XV de France LA CENTRE LILLOISE VA ÉVOLUER DANS SON FIEF. UN MATCH PARTICULIE­R PUISQU’ELLE VA ÊTRE CONFRONTÉE À DES COÉQUIPIÈR­ES DE SON CLUB

- Propos recueillis par Didier NAVARRE

Quel sentiment vous procure-t-il de jouer ce troisième match du Tournoi chez vous à Villeneuve­d’Ascq sur votre propre pelouse ?

Des tas de choses ! Il y a une immense joie qui se dégage. C’est aussi de la fierté puisqu’à travers cette rencontre, nous allons représente­r avec Yanne Rivoalen notre club de Lille Métropole-Villeneuve­d’Ascq. Ce match est aussi l’occasion de rendre hommage au rugby des Flandres. Je reconnais que c’est une belle initiative de la Fédération de faire jouer cette rencontre dans le Nord. Pour le développem­ent du rugby féminin dans la région c’est un bel outil de propagande. Nous souhaitons que le public réponde présent. Il me tarde d’être à samedi. Ça va être un moment fort de ma carrière, car il y aura toute ma famille, mes amis. Je suis parisienne d’origine. Mais, j’ai la fibre nordiste, car je vis dans cette région depuis quatre ans. Une région qui m’a bien adoptée. Samedi soir, j’espère de tout coeur que ce match se concrétise par une victoire.

Pour vous et Yanna Rivoalen, ce match sera bien particulie­r puisque vous allez être opposées à des coéquipièr­es lilloises ?

Outre le fait d’évoluer chez nous, c’est vrai que nous allons être confrontée­s à des coéquipièr­es de club. À Lille MétropoleV­illeneuve d’Ascq, nous avons la particular­ité d’avoir des joueuses écossaises. Lisa Thomson, la centre et actuelle capitaine de la sélection écossaise, a évolué jusqu’à la saison passée avec nous. Actuelleme­nt, l’arrière Cloe Rollie et Lisa Janice Martin sont licenciées au sein de notre club. Je ne vous dis pas que par moments, nous nous chambrons depuis quelques semaines. Samedi, elles ne seront pas nos coéquipièr­es, mais nos adversaire­s pendant 80 minutes. On les respecte, mais nous ne leur ferons pas le moindre cadeau.

L’an dernier, vous avez affronté cette équipe écossaise. Quel souvenir en gardez-vous ?

Un excellent souvenir puisque c’était ma quatrième sélection. Je rentre avant l’heure de jeu à la place d’Yanna Rivoalen. Le match s’était concrétisé par une belle victoire (26-3, N.D.L.R.), mais contrairem­ent aux apparences et au score, ce fut très dur. Longtemps, on a été menées

(3-0). J’ai le souvenir qu’on obtient le bonus offensif à l’ultime minute. Tout me laisse croire que le match de samedi sera dur, car cette formation écossaise progresse au fil des années.

Pourtant cette équipe est actuelleme­nt dernière du Tournoi avec deux défaites consécutiv­es face à l’Italie et l’Irlande ?

Je vous assure qu’on redoute cette formation écossaise. Cette équipe a la particular­ité de se transcende­r face à l’équipe de France. Très longtemps, le rugby féminin écossais a été le parent pauvre de la fédération. Mais depuis quelques années, les dirigeants et responsabl­es veulent relancer la pratique féminine. Ils ont maintenant des filles sous contrat. Les efforts qu’ils font en ce moment, seront un jour récompensé­s. De notre côté, on reste sur une défaite face à l’Angleterre. Nous devons obligatoir­ement réagir. L’Écosse sait qu’en ce moment, l’équipe de France doute, elle va mettre tout en oeuvre pour nous poser des problèmes.

Justement, revenons sur ce match de l’Angleterre. Qu’est ce qui n’a pas fonctionné ?

Le match a été vu et revu à la vidéo. Par moments, cela permet d’appuyer là où ça fait mal. Cela a fait vraiment mal à la tête d’avoir encaissé sept essais. À Doncaster, nous avons été trop attentiste­s. La défense qui est un de nos points forts, a été ce jour-là, notre point faible. Nous avons manqué d’agressivit­é défensive. Forcément face à l’Angleterre, le moindre relâchemen­t se paye au prix fort. Il faut maintenant se nourrir de nos erreurs pour mieux rebondir.

La première place devient compromise. Quel est désormais votre objectif ?

Nous avons la culture de la victoire. On est plus que jamais « affamées ». Le nouvel objectif est simple et compliqué c’est de battre l’Écosse samedi. Ensuite, nous souhaitons aller chercher la victoire en Irlande et en Italie. Il y a aussi le défi de remporter les matchs avec bonus. Mais, tout d’abord pensons à la victoire.

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