Midi Olympique

LE FACTEUR « SÉCURITÉ »

ROB KEARNEY - ARRIÈRE DE L’IRLANDE LONGTEMPS CONSIDÉRÉ COMME LE MEILLEUR À SON POSTE, LE JOUEUR DU LEINSTER NE SEMBLE PLUS INDISCUTAB­LE MAIS RESTE LE CHOIX NUMÉRO 1 MALGRÉ L’ARRIVÉE DE LARMOUR.

- Par Mathieu VICH

Jouer une troisième et dernière Coupe du monde. C’est l’objectif que s’est fixé Rob Kearney. Et à moins d’un cataclysme, il devrait bien être l’arrière titulaire du XV du Trèfle au Japon. En fait, le Leinsterma­n fait partie de ces rares joueurs capables de performer à un très haut niveau année après année. Sa régularité et sa longévité impression­nent et en ont fait le meilleur arrière du monde selon certains observateu­rs. Pourtant, contre l’Angleterre en début de compétitio­n, Joe Schmidt a choisi de titularise­r Robbie Henshaw en tant que dernier rempart. Cela a piqué Kearney dans son estime comme il l’a confié dans les colonnes de The Independan­t : « J’étais sur mon canapé et je me sentais impuissant. Pendant quatre-vingts minutes, vous n’avez pas le contrôle de ce qu’il se passe et ça fait très mal. » Mais en grand profession­nel qu’il est, il s’est vite remis au travail. « Pour être titularisé, je dois être le meilleur arrière. Cela m’a permis de me remettre en question même si j’aurais préféré voir mes coéquipier­s l’emporter », concédait-il, conscient que son entraîneur attendait beaucoup plus d’un joueur de son niveau. Pourtant, son absence contre les Anglais s’est faite ressentir et a été préjudicia­ble. Henshaw n’étant spécialist­e du poste…

Une semaine plus tard, le « taulier » était de retour en tant que titulaire face à l’Écosse. Et même s’il ne franchit plus autant qu’avant, Rob Kearney reste un joueur rassurant. Que ce soit sous les ballons hauts ou en défense, ce dernier a montré qu’il avait toujours sa place et ne comptait pas rester au frigo éternellem­ent. C’est aussi là qu’on reconnaît un champion, dans sa capacité à rebondir malgré une période difficile.

LA PÉPITE LARMOUR CONTINUE DE GRANDIR

Alors qu’il devrait participer à son dernier Mondial cette année, Rob Kearney ne sait pas s’il prolongera son contrat avec la Fédération irlandaise. Si Sean O’Brien a déjà annoncé qu’il rejoindrai­t les London Irish, le sort de l’arrière irlandais n’est lui pas encore scellé. « J’espère régler ma situation d’ici quatre à six semaines. Je ne sais pas si je resterai ou si j’irai jouer à l’étranger. Beaucoup de facteurs rentrent en compte », déclarait-il. Il est difficile d’imaginer que l’Irlandais continue l’aventure dans son pays même s’il y est très attaché. D’autant plus que son successeur semble être déjà trouvé. Un autre phénomène qui reste, pour l’instant, au bord du chemin : Jordan Larmour. La jeune pépite, qui explose avec son club du Leinster, grandit dans l’ombre de Kearney. Comme si ce dernier l’aidait à se développer avant de lui passer le flambeau lorsque le moment sera venu.

Une chose est certaine, que ce soit en club ou en équipe d’Irlande, Rob Kearney reste pour l’instant le numéro 1 à son poste. Samedi, face à l’Italie, il fêtera sa 89e sélection ce qui en fait le deuxième joueur le plus capé du XV du Trèfle. Les Tournois passent et Rob Kearney est toujours là, en bon patron.

 ?? Photo Icon Sport ?? Placardisé contre l’Angleterre puis de retour contre l’Écosse, Rob Kearney, ballon en main, sera encore là contre l’Italie.
Photo Icon Sport Placardisé contre l’Angleterre puis de retour contre l’Écosse, Rob Kearney, ballon en main, sera encore là contre l’Italie.

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