Midi Olympique

QUESTION D’AURA

SI LE MATCH ENTRE LYON ET CLERMONT N’EST PAS - ENCORE ? - UN DERBY À PROPREMENT DIT, L’ENGOUEMENT AUTOUR DE LA RENCONTRE, ENTRE LES DEUX VOISINS, BIEN PLACÉS AU CLASSEMENT, DÉPASSE LE SIMPLE ENJEU SPORTIF ET SUSCITE BEAUCOUP D’INTÉRÊT.

- Par Sébastien FIATTE

Certains signes ne trompent pas. Mardi après-midi, sur son site internet, le Lou annonçait la mise en vente de deux mille billets supplément­aires, les 15 929 places habituelle­ment disponible­s au Matmut Gerland avaient déjà toutes trouvé preneurs. Les Lyonnais et les Clermontoi­s ne s’y sont pas trompés, l’affiche est belle en effet. D’un côté, le Lou brille presque autant que le soleil planant sur la ville depuis une semaine sans rien avoir d’hivernal. Sur la lancée de quatre victoires consécutiv­es, décrochées avec autorité (aucun bonus défensif laissé à ses adversaire­s), le Lou est remonté à la quatrième place.

De l’autre, Clermont, deuxième du classement, reste une référence et un modèle pour le Lou ; un objet d’admiration et de crainte pour ses supporters. Quand le Lyonnais lambda affiche une indifféren­ce polie parfois sur les matchs qui se déroulent, il tend l’oreille et interroge quand il sait que Clermont va fouler la pelouse de Gerland. Avec la chute de l’empire berjallien à la fin des années 2000, Clermont est devenu un objet de plus grandes attentions pour l’amateur de sport dans l’agglomérat­ion lyonnaise. Et on a l’habitude de le voir débarquer à Gerland, de côtoyer ses supporters dans le métro et dans les rues avant les matchs, comme en 2017 quand il était venu décrocher sa qualificat­ion pour la finale européenne contre le Leinster. Bref, grâce à la proximité géographiq­ue et son histoire et son parcours sportif récent, l’ASM inspire le respect de tous entre Saône et Rhône, son aura est grande. Et justement, il en sera question d’Aura ce week-end, de la ligue de rugby Auvergne-Rhône-Alpes, à laquelle les deux clubs appartienn­ent. Finalement, ce match, ne serait-il pas un derby ? S’il ne remplit pas tous les critères, à commencer par la rivalité historique, il y ressemble beaucoup. « Non, tranche sans détour, Pierre Mignoni. Clermont est un grand club de la région. C’est important de se mesurer à cette équipe. Mais ce n’est pas un derby. »

« ON SE TAIT ET ON TRAVAILLE »

Mais entre la vénérable institutio­n auvergnate, productric­e d’internatio­naux, souvent placée en fin de saison pour jouer les titres, et l’ambitieux club lyonnais, demi-finaliste la saison dernière, et sur une pente ascendante régulière depuis l’arrivée de Mignoni à la tête de son staff technique, on pourrait être témoin de la naissance d’une rivalité. « Si nous étions une grande équipe, nous serions en quart de finale de Coupe d’Europe, élude Pierre Mignoni, bien conscient qu’une hirondelle ne fait pas plus le printemps, qu’une série de quatre victoires consécutiv­es ne fait une grande équipe. J’ai le sentiment que nous avons progressé, que nous avons franchi un cap, joueurs comme staff. Est-ce qu’on finira dans les six ? Je ne sais pas. Pour l’instant, on se tait et on travaille. » Un Toulonnais prudent comme un Auvergnat, il faut peutêtre justement ça pour faire progresser l’aura du Lou, dans la ligue Aura, et au-delà.

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Photos Icon Sport Les coachs lyonnais et clermontoi­s, Pierre Mignoni et Franck Azéma.
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