Shahn Eru, possible faiseur de miracles
La question avait été soumise à Christian Lanta, quelques mois plus tôt. « L’Usap ne manque-t-elle pas de joueurs de talent, tout simplement ? » Le manager avait poliment éconduit l’interrogation, ô combien épineuse : « Vous comprendrez que je ne peux pas répondre à ça… » Le constat n’en restait pas moins évident. Les joueurs, le premier, l’admettaient après le revers face à Pau : « Quand tu n’as pas de grand talent, il faut travailler plus », résumait Enzo Forletta. Au sein du groupe sang et or, homogène, figurent tout de même des potentiels capables d’être des « matchs-winners ». Le héros du succès montpelliérain, Enzo Selponi, capable de grandes performances, appartient à cette classe. Mais le joueur le plus doué de l’effectif se nomme peut-être Shahn Eru. Le natif des Iles Cook était largement réclamé dans les tribunes d’Aimé-Giral depuis le début de saison. Pour sa septième titularisation, seulement, le polyvalent avant, régulièrement utilisé comme « impact-player », a livré une prestation, de haut niveau. Le « Leone Nakarawa » de la Catalogne possède des aptitudes techniques et une densité physique audessus de la moyenne : il peut avancer à l’impact, passer après contact, résister dans l’engagement. En somme, créer des différences. Dans l’improbable mission sauvetage menée par le promu, Shahn Eru peut être un des faiseurs de miracle. AiméGiral n’attend pas moins de son colosse (1,96 m, 111 kg).