Midi Olympique

DES PROGRÈS À VALIDER

IL EST LE SEUL JOUEUR HONGROIS DANS LE RUGBY PRO FRANÇAIS. ET FAIT PEU À PEU SA PLACE AU SEIN DE L’EFFECTIF BRESSAN.

- Par Julien VEYRE

Bence Roth détonne forcément un peu au milieu de l’effectif de l’US Bressane. Parmi la galaxie de joueurs issus de la formation française voire de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le… Hongrois fait sa place. « C’est un peu bizarre car le rugby n’est pas un grand sport dans mon pays », reconnaît dans un large sourire le deuxième ligne de 22 ans (1,96 m, 110 kg).

Il a découvert l’ovalie à l’école primaire lors d’une présentati­on de ce sport par des rugbymen. À 8 ans, il essaie de tâter la gonfle après avoir pratiqué la natation et le handball. Et à 17 ans, il se retrouve déjà en équipe nationale senior. Le sélectionn­eur est alors l’ancien Lyonnais Matthieu Lazerges, aujourd’hui entraîneur à Vienne. Ce dernier présente le deuxième ligne au staff du Lou qui l’intègre dans son centre de formation. Il passe trois saisons comme partenaire dans celui-ci avant de rejoindre Bourg à l’intersaiso­n dernière. Bence Roth n’a alors joué qu’en espoir en France et doit se mettre au niveau. « Il a eu une période d’adaptation », note l’entraîneur des avants, Thomas Choveau. Le jeune Hongrois attend la 10e journée et un déplacemen­t à Aurillac pour figurer sur une feuille de match. « C’était normal car je n’avais pas d’expérience en Pro D2 », rappelle Bence Roth. Depuis cette 10e journée, le Hongrois n’a plus quitté le groupe, participan­t aux 11 matchs suivants avec 8 titularisa­tions. Touché à l’épaule, il n’est pas du déplacemen­t à Colomiers. Il voulait jouer mais le staff médical a freiné ses ardeurs.

DE L’ACTIVITÉ À CADRER

Il est un joueur à polir encore. « Bence a pas mal d’activité et se déplace bien, détaille Thomas Choveau. Il couvre du terrain et n’a pas de coup de mou à la 50e minute. C’est un bon assistant plaqueur, il agit sur le haut du corps de l’adversaire. En revanche, il doit progresser sur le plaquage où il ne se baisse pas encore assez. Et s’il saute bien, il doit gagner en science de la touche. » À Bourg, Roth a franchi un cap. « Il a déjà passé un premier palier car il tient les matchs en Pro D2, reprend l’entraîneur. Et doit en passer un deuxième tout aussi difficile à franchir, c’est d’être régulier et plus précis dans ce qu’il fait. Gagner en culture rugbystiqu­e et sentir les choses. » Le joueur en est conscient : « Je dois progresser en touche et être plus rapide en défense. » En fin de contrat à l’issue de la saison, il discute avec le club pour prolonger l’aventure violette. Originaire de la campagne hongroise, il a grandi à Esztergom à une heure de Budapest et se sent bien à Bourg. S’il n’a suivi qu’un an de cours de français à son arrivée à Lyon, il se débrouille bien. « À l’image de sa pratique de la langue, il apprend assez vite, constate Thomas Choveau. et de la confiance Il a de la dans réflexion. le groupe. » De la « réflexion Je trouve que nous avons un bon système de jeu, défend le deuxième ligne. Avec de la vitesse. On ne fait pas juste un jeu à une passe et l’on tape. C’est un jeu plus complexe avec lequel on marque de beaux essais. Si nous jouons tous les matchs comme Bayonne, nous réussirons à nous maintenir. » Malgré son épaule endolorie, il est prêt à se battre pour permettre à l’USB de rester en Pro D2.

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Photo Jean-François Basset Bence Roth, le jeune deuxième ligne hongrois passé par Lyon, est une belle satisfacti­on du côté de l’USB, mais il doit encore progresser.

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