AHKI EST BIEN LÀ
LE NÉO-ZÉLANDAIS A BRILLÉ DIMANCHE DERNIER SUR LA PELOUSE DU RACING. IL PROFITE DE CETTE PÉRIODE DE DOUBLONS POUR SAISIR SA CHANCE.
Pita Ahki était un pari, pour ne pas dire une énigme du recrutement du Stade toulousain l’été dernier. Vainqueur de la Coupe du monde à VII en 2013 avec la Nouvelle-Zélande, sa carrière avait été ensuite été freiné par deux longues blessures (épaule puis genou), ce qui ne lui avait pas permis de s’imposer en Super Rugby. La saison dernière, il avait atterri en Irlande au sein de la province du Connacht où il n’avait disputé que dix matchs, la moitié en tant que titulaire. La question était alors de savoir s’il serait capable de retrouver le niveau qui était le sien avant sa dernière blessure. Derrière un sourire pour cacher sa timidité, Pita Ahki évoque cette première expérience en Europe : « Je me sens bien. Je me suis blessé à un genou avec les Hurricanes avant de partir en Europe. J’ai mis du temps à revenir mais après j’ai eu des désaccords extra-sportifs avec le staff du Connacht. Si je n’ai pas beaucoup joué, ce n’est pas à cause de ma blessure mais à cause de ces tensions. » Il avoue alors avoir plusieurs propositions venant de clubs français mais son choix était évident : « J’étais déjà venu à Toulouse, avec ma femme Kayla McAlister, pour voir son frère jouer. Luke m’a toujours dit que des choses très positives sur le club et sur la ville. Toulouse est sa ville préférée. Il a d’ailleurs toujours une maison ici et son souhait est de revenir y vivre après sa carrière. Ainsi, avant de venir, j’avais regardé l’effectif et j’avais vu que je connaissait trois ou quatre joueurs. Quand j’ai su que Jerome Kaino allait aussi arriver, j’avais encore plus envie de venir au Stade. »
« L’IMPRESSION DE JOUER AVEC DES FIDJIENS »
Néanmoins, Pita Ahki n’avait débuté que dix rencontres depuis 2016 avant d’arriver à Ernest-Wallon. C’est pour cela que le Stade toulousain ne lui a fait signer un contrat que pour une seule saison, le staff technique ayant quelques réserves sur son niveau réel. À lui de prouver qu’il peut retrouver son niveau. Mais le Top 14, et ses impératifs de résultats, n’est pas souvent clément avec les joueurs en manque de repères. Il profite finalement de la cadence infernale du championnat et des doublons pour gagner du temps de jeu. Et à chaque fois qu’il est titulaire avec le Stade toulousain, l’ancien joueur de North Harbour démontre des qualités, comme la semaine dernière sur la pelouse du
Racing (trois franchissements). « J’ai été très bien accueilli par tout le monde et j’adore la manière de jouer qui est très plaisante. Le Stade aime déplacer le ballon. C’est assez similaire de ce que j’ai connu en NouvelleZélande. La volonté est de faire des passes dans tous les sens et j’ai l’impression de jouer avec des Fidjiens (rires). » Alors même s’il doit faire face à une grosse concurrence avec Sofiane Guitoune qui enchaîne les grosses performances et l’éclosion de Romain Ntamack au centre, il veut mettre à profit cette période de doublons pour montrer qu’il peut s’imposer
dans la rotation. « J’aimerais jouer davantage mais je ne décide pas. En revanche, je m’entraîne pour être prêt quand on fait appel à moi, confie-t-il avec une idée derrière la tête. J’adorerais jouer plus longtemps à Toulouse et pour cela, je dois faire
une bonne saison. » Pita Ahki n’en dit pas plus sur un avenir qu’il espère en Rouge et Noir. Il se concentre sur les objectifs collectifs et préfère mettre en avants les qualités de ses partenaires, préférant s’exprimer crampons au pied plutôt que devant les micros. C’est bien le plus important pour séduire Ugo Mola et son staff.