Midi Olympique

« Dix matchs pour faire mes preuves »

L’INTERNATIO­NAL VA FAIRE SON GRAND RETOUR DANS LE GROUPE DE L’UBB. IL NOUS A CONFIÉ SES SENSATIONS APRÈS UN AN PASSÉ SANS MATCH DE COMPÉTITIO­N.

- Propos recueillis par J. P.

Mathieu Jalibert n’a plus joué en Top 14 depuis le… 6 janvier 2018. Entre-temps, il a subi deux graves blessures au même genou gauche : la première avec le XV de France le 2 février pour ses grands débuts internatio­naux, la seconde avec l’UBB le 21 août en match amical en Afrique du Sud avec opération à la clé. Samedi, il sera enfin de retour dans le groupe.

Quel fut le moment le plus dur pour vous ?

La période la plus dure, ce fut ce moment entre la dernière blessure et l’opération. Je souffrais physiqueme­nt, une vraie douleur, et mentalemen­t, je devais quand même vivre un sacré coup d’arrêt. Mais ensuite, j’ai vite retrouvé le moral parce qu’on se donne tout de suite des objectifs. On essaie de valider des choses chaque semaine. Et j’avais de ciblé dans ma tête ce match contre Grenoble.

Ah bon, vous vouliez reprendre précisémen­t ce 23 février contre Grenoble ?

Quand je me suis blessé, j’ai regardé quel match il y aurait six mois plus tard. Ça tombait sur cet UBBGrenobl­e. Ce n’était pas une fin en soi, bien sûr, mais ça me faisait un pari. Je voulais être prêt pour cette date.

Vous retrouvez une équipe qui a changé d’entraîneur. Vous avez suivi ça de loin, non ?

Non, malgré ma blessure, j’étais quand même au coeur du truc. J’étais un peu déçu car je m’entendais bien avec Rory Teague. Il m’a apporté beaucoup de choses. Mais c’est le rugby pro, c’est le président qui décide. Après, ça se passait très bien avec Joe Worsley qui fait du bon boulot.

Vous êtes vous senti seul durant ces moments d’inactivité ?

Non je ne me suis jamais senti seul. Même si nos emplois du temps diffèrent, on croise quand même les autres joueurs et j’ai pas mal d’amis de mon âge dans le groupe. J’ai assisté à tous les matchs, mais pas comme un supporter, mais comme un joueur du groupe à part entière. Je me suis toujours senti concerné.

À quel moment avez-vous ressenti le frisson du retour ?

L’excitation a commencé à vraiment à monter après les fêtes quand j’ai repris l’entraîneme­nt collectif et qu’on a le sentiment d’aider ses coéquipier­s.

Et les sensations du buteur ? Reviennent-elles vite ?

On n’y pense pas tout de suite. Le retour des tirs au but correspond à la reprise de l’entraîneme­nt collectif. Je me demandais si cet exercice si spécifique allait revenir facilement. A priori, oui, j’ai retrouvé mes sensations. Mais tant qu’on n’a pas botté en match, on ne peut pas savoir.

Pensez-vous toujours à l’équipe de France ?

L’objectif reste dans un coin de ma tête. Quand on y a goûté, on veut y revenir. Mais je ne peux pas prétendre à ça sans avoir fait mes preuves avec mon club. Je me dis qu’il me reste dix matchs pour prouver et espérer peut-être faire la Coupe du monde.

Avez-vous eu des contacts avec Jacques Brunel depuis votre blessure ?

Il m’a envoyé un message au moment de mon opération en me souhaitant bon courage et en me disant que ce genre d’aléas ça faisait partie d’une carrière. Depuis, je n’ai pas échangé avec lui, non.

À quoi avez-vous occupé votre temps libre durant votre convalesce­nce ?

J’ai continué mon bachelor de commerce internatio­nal. J’ai passé du temps avec ma copine et avec des amis pour penser à autre chose et retrouver le moral. J’ai fait aussi l’acquisitio­n d’un chien avec qui j’ai fait des balades.

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