Midi Olympique

DROIT DANS LEURS TRAVERS

LES CATALANS SONT RETOMBÉS DANS LEURS TRAVERS QUI LES PLOMBENT DEPUIS LE DÉBUT DE LA SAISON. DIFFICILE RETOUR SUR TERRE.

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Les Catalans sont retombés dans leurs travers. Une semaine après une victoire aussi prometteus­e qu’inattendue à Montpellie­r, les Perpignana­is n’ont pas réussi à transforme­r l’essai à Aimé-Giral, offrant une nouvelle fois une multitude de cadeaux à leurs adversaire­s, un mal récurrent depuis le début de la saison. Face à Agen, ils ont oublié que le jeu avait repris lors du coup d’envoi du second acte, manquant trois plaquages avant que le ballon n‘arrive dans les mains de Benito Masilevu. Il ne manquait plus qu’une mauvaise passe sur un ballon joué depuis leurs quarante mètres pour s’exposer au contre assassin de Léo Berdeu, tout heureux de filer seul entre les poteaux. Le tableau était encore plus noir pour Patrick Arlettaz encore abasourdi par les manques du soir, pour ce rendez-vous tant attendu : « Les mêmes erreurs se répètent sans arrêt. Nous avons l’impression d’être un tout petit peu impuissant­s car ce sont des erreurs faciles à gommer. Si ce que l’on proposait était complèteme­nt débile on saurait se poser les bonnes questions. Nous avons encore donné des points comme sur le deuxième essai… Et puis, c’est rageant d’avoir une conquête qui balbutie, ce qui n’était jamais arrivé, sur un des matchs les plus importants de l’année. » Les Catalans se sont donc tiré une nouvelle balle dans le pied. D’autant plus difficile à accepter après la victoire à Montpellie­r qui avait ouvert de nouvelles perspectiv­es. Tout a été à nouveau balayé pour Arlettaz : « Nous avions l’impression d’avoir progressé en termes de maturité et de repères à ce niveau-là. Mais Agen a fait preuve de beaucoup plus d’expérience que nous. Nous n‘avons jamais pu imposer notre rythme, mis à part sur deux séquences dont celle qui amène à l’essai. Normalemen­t, les leçons servent à apprendre et à progresser. Ce n’est pas notre cas ce soir. Quand on manque de ballons, que l’on joue au rythme de l’adversaire et que l’on donne des points, forcément, la punition est immédiate. »

PIÉGÉS PAR L’EUPHORIE DE LA SEMAINE

Chez les joueurs, les visages étaient fermés et les regards souvent dans le vide. Le capitaine Mathieu Acébès avouait : « Je ressens de la colère et de la tristesse, ce qui n‘est jamais un très bon mélange. Ce qui me fait de la peine, c’est que nous n‘arrivons pas à trouver de l‘énergie positive ici à Aimé-Giral. Avant de parler de quoi que ce soit, de maintien ou d’autre chose, moi j‘aimerais retrouver mon équipe, celle de la montée, qui était bien meilleure que celle d’aujourd’hui à Aimé-Giral. » Même colère dans les propos de David Mélé qui a assez d’expérience pour comprendre que les Catalans ont certaineme­nt perdu cette rencontre pendant la semaine de préparatio­n : « On s’était dit que ce match contre Agen serait encore plus dur, car les Agenais ont l’habitude de ces joutes-là. Nous l’avons vu ce soir. Ils ont cassé le rythme et nous sommes rentrés dedans. Puis, ils se sont servis de nos erreurs. Ce n’était pas l’Usap que l’on aime voir sur le terrain. » Mais à travers les propos du demi de mêlée catalan, il était facile de comprendre que l‘Usap s’est laissée griser par sa victoire à Montpellie­r : « Il faut arrêter de parler du maintien, en reparler nous a fait mal. Nous sommes derniers, nous n’avons gagné qu’un match. Le maintien est trop loin pour en parler, et tant que l’on en parlera ça ne se passera pas bien. Il faut jouer les matchs pour prendre du plaisir et redorer le blason, parce que ce soir, nous n‘avons pas respecté le blason de l’Usap. Il faut s’attacher à ça pour créer une petite histoire entre nous. Tout le monde nous a vus beaux, nous avons entendu parler de «remontada», il a été dit que l’Usap avait enfin lancé sa saison. En écoutant toutes ces « conneries » (sic), on s’est dit que ça le ferait face à Agen puisque nous l’avions fait à Montpellie­r. Je ressens de la colère envers moi et envers tout le monde. On s’est tous menti. On n’a pas fait ce qu’il fallait. On n’a pas le droit de faire un match comme celui de la semaine dernière et de proposer un tel rugby ce soir. » Une colère qui doit servir à resserrer un groupe avant la réception de Toulon. Avec la seule ambition de conserver l‘union d’un groupe appelé à vivre ensemble une saison supplément­aire. Au minimum. N. A. ■

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