AUTONOMES ET FIÈRES
VENDÉE RF - FÉDÉRALE 2 DANS LEUR ORGANISATION, LES VENDÉENNES ONT PRIS CETTE ANNÉE UN TOURNANT DÉCISIF POUR LEUR AVENIR.
Si le rugby féminin existe en Vendée sur un territoire plutôt hostile, nous le devons à ces jeunes femmes passionnées qui osèrent créer, en 2013, une structure, alors que le club des Sables-d’Olonne se fermait à cette pratique. Émilie Charrier présidente du Vendée Rugby Féminin et ses amies étaient trop déterminées pour abdiquer, et c’est ainsi que le VRF devint une entité départementale ancrée aux Sablesd’Olonne mais qui conserve à La Roche-sur-Yon une sorte de filiale. Ce fonctionnement en totale autonomie n’est pas sans poser des problèmes de financement ou d’infrastructures mais Emilie Charrier veut y voir un facteur de motivation : « Nous sommes libres de nos choix et nous avons démontré que nous étions viables et crédibles. Nous bâtissons par étapes sur la cohésion, la convivialité et le plaisir d’être ensemble. Au-delà du sportif nous proposons de vivre une incroyable aventure humaine et des émotions. Et ça marche puisque c’est notre sixième année d’existence. » En vérité, les Vendéennes de la capitaine Morgane Prouteau sont animées d’une farouche envie de travailler et de progresser.
ENCADREMENT ÉTOFFÉ
Cette dynamique a débouché cette année sur un véritable tournant qui s’est imposé comme un enjeu majeur : structurer le club administrativement et sportivement pour le rendre pérenne. Ce qui s’est traduit par l’embauche, en septembre, d’un jeune salarié, Thomas Emery, en charge du développement des jeunes, associé à Véronique Moreau. Sur le nouvel organigramme, autour d’Emilie, les rôles sont parfaitement définis.
Sur le terrain aussi, le VRF a franchi un palier, en étoffant l’encadrement et en se dotant d’un manager, Jean-Philippe Gatti, qui oeuvre en collaboration avec Stéphane Sorain et le soigneur Mathieu Suire. Comme par enchantement, le regard des clubs environnants a changé sur la pratique féminine et le VRF, fort de son équipe seniors à XV (Fédérale 2), des cadettes en construction à X et des M15 en rassemblement avec les clubs alentours. Certains verrous auraient même sauté, ce qui ne fait pas perdre à Emilie Charrier sa lucidité : « Nous sommes concentrées sur la promotion et la communication. Nous devons séduire avec notre identité forte à laquelle les filles sont très attachées. Alors, pour promouvoir le rugby féminin, pourquoi serions-nous dirigées par des hommes. » La remarque subtile ne manque pas de sens. ■