Midi Olympique

UNE BÛCHE MÉMORABLE

BRIVE LE STADIUM EST TOMBÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS DE LA SAISON. LOGIQUE CAR LES BRIVISTES ONT ÉTÉ DÉPASSÉS DANS TOUS LES SECTEURS.

- Par Nicolas AUGOT, envoyé spécial nicolas.augot@midi-olympique.fr

I «l vaut mieux perdre une fois 6 à 0 que six fois 1 à 0. » Voilà ce qu’un entraîneur de football aurait déclaré après une telle raclée. Malheureus­ement, il n’existe pas l’équivalent dans le jargon rugbystiqu­e. Pourtant, la situation était identique samedi en Corrèze. Le Stadium de Brive est tombé. Pire, la forteresse du CAB, inviolée depuis le 7 avril 2018 après avoir résisté à vingt-trois assauts consécutif­s, a fini par voler en éclats. Les Brivistes ont pris une bûche mémorable, encaissant 44 points et six essais. « Prendre plus de quarante points à la maison, ça n’arrive pas souvent, constatait agacé le talonneur du CAB Thomas Acquier. « Notre objectif était de rester invaincus à la maison, donc c’est un échec. Un cycle est fini ce samedi, mais nous devons démarrer quelque chose. Il faut que ça marque le groupe. Des tôles comme ça, on n’en prend pas souvent ici, tout du moins je l’espère, des mauls comme ça, on n’en prend pas souvent. Nous devons en tirer des leçons, voir nos manques et tout faire pour les combler. Nous avons reçu une belle claque mais nous avons encore une saison à réussir. Nous ne sommes pas relégués et il reste quinze matchs à jouer. » Ce dernier match de l’année 2019 est venu rappeler de manière violente que les Brivistes n’ont aucune marge dans ce Top 14, qu’ils n’auront pas le droit au moindre relâchemen­t s’ils veulent tirer leur épingle du jeu. Une fois n’est pas coutume, ils ont laissé les Racingmen jouer dans un fauteuil, à l’image d’un Finn Russell bien trop tranquille pour organiser le jeu des siens. Contrés sur les bases, sans agressivit­é, les Corréziens ont été méconnaiss­ables. Le manager Jeremy Davidson en était le premier conscient même s’il parvenait à garder son calme : « Jusqu’à maintenant, nous avions su mettre suffisamme­nt d’ingrédient­s pour faire douter les équipes venues chez nous. Ce soir, ça n’a pas été le cas. »

UNE REVANCHE CONTRE PAU

Sans ce supplément d’âme qui a toujours été leur marque de fabrique, la confiance s’est rapidement effritée, les erreurs techniques se sont accumulées et les Brivistes sont redevenus de simples hommes avec leurs défauts et leurs doutes. Mis sous pression par meilleurs qu’eux. Thomas Acquier poursuit : « En face, ce sont tous des internatio­naux, nous ne le sommes pas. Mais sur un match, nous sommes capables de se mettre à leur niveau. Cela n’a pas été le cas alors que nous en avions été capables face à Clermont, Toulouse et Toulon […] Les Racingmen ne sont pas les premiers à avoir coché ce déplacemen­t à Brive, mais nous avions su attaquer les matchs pied au plancher. Nous n’avons pas su le faire aujourd’hui. On aurait dû, on aurait pu mieux rivaliser grâce à notre mental et notre collectif. C’est notre faute, nous avons été pris devant et notre conquête a été défaillant­e. Nous loupons nos deux premières touches et donc nos deux premiers lancements. C’est de ma faute. Cela empêche l’équipe de mettre son jeu en place. » Les Brivistes ont dû courir derrière le score, le ballon et les Racingmen. Ils s’y sont épuisés, laissant des espaces un peu partout sur le terrain. « Nous avons été battus dans le jeu et dans la vitesse du jeu, reconnaiss­ait Davidson. Avec une telle vitesse de déplacemen­t du ballon, c’est difficile d’être en place pour défendre. » Thomas Acquier se montrait moins mesuré : « Nous n’avons pas été bons dans nos déplacemen­ts […] C’est une belle claque mais nous avons encore une saison à réussir. Nous ne sommes pas relégués après cette défaite. Il nous reste quinze matchs. » Cette défaite est un rappel à l’ordre que les Corréziens espèrent même salvateur au moment de basculer sur la nouvelle année. C’était en tout cas le voeu de Jeremy Davidson : « On est fiers de notre public, on est fiers de nos joueurs et on va continuer à se battre. Nous venons de faire un pas en arrière mais nous allons rebondir. » Les Brivistes avaient déjà en tête la prochaine réception de Pau, fin janvier, pour s’offrir une revanche et éviter ainsi que cette bûche ne devienne indigeste. ■

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