Midi Olympique

L’EFFET DOMINO

MONTPELLIE­R EN CONCÉDANT LE NUL À DOMICILE, LES HÉRAULTAIS SONT ÉJECTÉS DU TOP 6. MALGRÉ TOUT, ILS S’EN SORTENT BIEN.

- Par Julien LOUIS

Cette équipe pourrait être comparée à un château de cartes. Sa solidité et son équilibre ne sont qu’apparences : « On a fait dix très bonnes premières minutes mais derrière, plus rien », souffle le capitaine Fulgence Ouedraogo. Et la thèse avancée en préambule par Xavier Garbajosa est insuffisan­te pour tout justifier : « La seule explicatio­n que je vois, c’est que j’ai mal préparé l’équipe à cette échéance-là. […] J’assume, c’est de ma responsabi­lité. »

Alors certes, le manager a sa part de responsabi­lité : titularisa­tion de sa ligne de trois-quarts la plus légère face aux puissants arrières de la Capitale et coaching perdant sur le second acte (pourquoi sortir Camara et Martin ?).

Mais ses choix sont étrangers aux fautes basiques réalisées par ses hommes, qui ont entraîné une réaction en chaîne incontrôla­ble. Avec au premier plan un mal récurrent : le MHR ne maîtrise pas ses sorties de camp. « C’est exactement ça qui nous a manqué ce soir (samedi, N.D.L.R.). Nous n’avons pas été précis et on n’a pas réussi à sortir proprement de notre camp », note Handré Pollard.

RÉCEPTIONS DE RENVOIS NON MAÎTRISÉES ET DÉFENSE NAÏVE

« Le début de match est plutôt enthousias­mant, un peu trop et après nous sommes tombés dans l’euphorie, dans le n’importe quoi », ajoute Garbajosa. Absence sous une chandelle de Sanchez en première mitemps, incompréhe­nsion sur une diagonale au pied de l’Argentin, désorganis­ation complète sous les renvois adverses ou passes impossible­s mais tentées… Les Cistes répètent les mêmes fautes, déjà vues à Toulouse ou ailleurs, refusent de jouer simple en se recentrant dans l’axe, et évoluent ainsi constammen­t sous pression. Asphyxiés, ils abandonnen­t le peu de confiance qu’ils ont et déjouent. « Fufu » poursuit : « On n’arrive plus à jouer en équipe, à se trouver, les enchaîneme­nts ne sont pas précis. »

Perdus, dans le doute, les locaux subissent chaque impact et se font prendre sur des attaques lisibles. Le manager développe : « On savait très bien les qualités d’un Fickou, d’un Waisea ou même d’un Sanchez : leur capacité à jouer leurs duels. Tout le monde le sait, même vous (les journalist­es, N.D.L.R.). Mais on a été pris à défaut sur des appuis, des duels, sur une forme de continuité avec des retours intérieurs. Il faut apprendre de nos erreurs. »

Le temps presse. Car, si le MHR sauve les apparences grâce à ce nul immérité, le couperet est passé prêt. L’invincibil­ité à domicile en Top 14 est préservée. Un ultime « domino » a conservé debout face à Brive samedi prochain, pour espérer de meilleurs lendemains. ■

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