Midi Olympique

Bout d’année vers le bout de bois

- Marcel RUFO

Cette dernière journée de championna­t est un bien joli moment d’entre-soi. En effet, chez nous pas de « boxing day » comme en Angleterre, pas de Ligue 1, pas de tennis, un peu de décathlon et de sports d’hiver et silence pour les sports mécaniques. Alors, le spectacle c’est le rugby et il est délicieux de se rendre au stade en famille pendant ce temps de fin d’année. En plus, c’est un virage et on peut commencer à supputer sur la suite de la conquête du Brenus. On peut, par ailleurs, être sûr que Denis Lalanne, dont on lira toujours avec un immense respect et un plaisir partagé les écrits, aurait regardé ces journées avec une attention aiguisée. Lyon, qui craignait « un trou d’air » a atomisé Bayonne. On verra (nous écrivons samedi) si Bordeaux tient bon aussi. À quelle place seront-elles à la fin ? Nul ne peut l’affirmer et c’est tout l’intérêt de la suite. Ce qui est certain, c’est que deux compétitio­ns se jouent : le maintien et le Stade français a été héroïque, comme Lombard qui est passé du confort des commentair­es à l’opération de survie du club de son coeur, mais pour Bayonne, Brive (en grosse difficulté sur ses terres contre un Racing surpuissan­t) Pau et Agen tous les points comptent chaque semaine maintenant. Et puis quels « gros » vont rester sur le carreau, dans le ventre mou du classement ? En dehors des 6 qui pourront rêver ? Le Racing, le plus fort à l’extérieur mais étrangemen­t fragile dans sa moderne Arena a frappé fort, retrouvant l’équipe qui a fait match nul dans l’antre du Munster. Toulouse-Toulon, ça ; c’est farci d’histoires, alors le vif argent des relances ou l’écrasement des avants, avec en prime un SerinDupon­t. Clermont se doit de marquer sa place et Castres jouera avec ses valeurs. Montpellie­r n’a plus beaucoup de cartes dans son jeu et a perdu son dynamiteur Picamoles, out pour la saison. La Rochelle pourra, comme toujours compter sur son public (sans doute le meilleur) mais présente une sorte de fragilité. Alors qui hors jeu ? Ça va se jouer à un bonus défensif et on espère offensif. Denis Lalanne, il y a longtemps prenait position vers le championna­t et le Tournoi, plutôt que les compétitio­ns internatio­nales. Il évoquait cette intimité culturelle qui nous fait d’année en année recommence­r nos plaisirs. Un retour vers nos souvenirs d’enfance, de jeunesse et de vie retrouvée. Les modernes ont leurs arguments, tout commence cette année, la sélection pour maintenant et surtout après. Une belle jeunesse que l’on ne peut plus priver de temps de jeu, enrichie par le voisinage de ténors du Sud venus capitalise­r en vue de leur retraite (convenez que c’est le moment d’en parler !) Le passé, la culture se mêlent à la modernité pour se projeter vers l’avenir. Cette fidélité à l’histoire d’un club qui permet au Stade français d’arracher un nul à Montpellie­r. Alors, le moment est venu de rejeter les doutes et foncer vers l’espérance. Dans les cieux, Denis Lalanne va se faire proposer une pige par Jacques Verdier avec Blondin qui ne manquera pas l’apéro. Pour leur mémoire par fidélité, on va avec plaisir observer la suite. Bon bout d’an et on rêve tous et toutes de tapoter le « bout de bois » ■

«Alors, le moment est venu de rejeter les doutes et foncer vers l’espérance »

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