Midi Olympique

CONFESSION­S INTIMES

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L‘entretien se négociait depuis près de deux mois, évoqué en marge des Oscars Midi Olympique, dans les salons du Fouquet’s puis dans les entrailles du Pavillon Gabriel. C’est une tradition de notre journal : chaque nouveau sélectionn­eur fait face aux questions de la rédaction pour entamer son mandat. Philippe Saint-André et Guy Novès s’étaient notamment déplacés dans nos locaux. Fabien Galthié, lui, avait aussi donné rendez-vous lundi dernier à Toulouse, à 18 heures, mais à la Maison du Rugby. La raison ? Comme chaque début de semaine depuis l’épisode de Montgesty, fief lotois de Galthié où il a officielle­ment lancé l’aventure le 13 novembre, il avait réuni l’ensemble du staff de l’équipe de France. Pour la dernière fois de l’année. Enfermés dans une salle, Raphaël Ibanez, William Servat, Laurent Labit, Karim Ghezal, Thibault Giroud et autres ont donc passé plusieurs heures à débattre de la fameuse liste des 42 pour le Tournoi (comme l’avoue Galthié dans l’interview, celle-ci évolue chaque lundi) et à débriefer l’entraîneme­nt mené quelques jours auparavant avec les joueurs de Massy et entièremen­t filmé.

« S’entraîner à entraîner » : une nouveauté du duo IbanezGalt­hié, qui lui tient à coeur. Assis dans l’auditorium, à côté du maillot de Balma pour « Galtoche » (car son frère l’a porté), l’échange, avant de lancer les enregistre­urs, a démarré là-dessus. Et le technicien d’expliquer en quoi son staff pouvait optimiser son efficacité, parfois simplement en modifiant la position des hommes (les entraîneur­s, pas les joueurs) sur le terrain. Massy, c’était la V1. Il y aura la V2, à Nice avec des jeunes du comité local, puis la V3 avec les moins de 20 ans en stage à Naples où Galthié et ses adjoints iront passer quelques jours. Le but : trouver la formule optimale pour le rassemblem­ent des Bleus, lequel va débuter le 19 janvier, onze jours après l’annonce de la première liste tant attendue et deux semaines avant le choc contre l’Angleterre pour ouvrir les 6 Nations 2020 et l’ère Galthié.

Il était aux alentours de 18 h 20 quand, juste avant de balancer la première question, le sélectionn­eur demandait : « Il y en a pour combien de temps ? » Réponse : « Une heure environ. » L’ancien demi de mêlée avait tout anticipé : « Je sais qu’on va déborder, donc on dit 19 h 30 pour la fin. » En réalité, cela a duré près d’1 h 40. L’intéressé n’a éludé aucun sujet — il est même allé jusqu’à réclamer de le relancer sur celui de son management réputé cassant malgré une pointe d’agacement à peine dissimulée. Il fut aussi longuement question de psychologi­e des joueurs et de la capacité de leurs cerveaux à enregistre­r les informatio­ns qui lui sont proposées. À quelques mètres de là, posé sur le bureau derrière lequel il avait passé la journée, se trouvait « L’Usage du Vide ». Sa lecture du moment. Un roman de Romain Graziani largement consacré à ce thème et dont le sous-titre est sans équivoque : « essai sur l’intelligen­ce de l’action. » Alors, place à l’action.

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