Midi Olympique

« L’Argentine, c’était génial »

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L’entraîneur Fabien Galthié est-il né en 1999 ?

Je pense que ça a commencé avant. Déjà lorsqu’on était en sport-études universita­ire. Robert Bru (ancien entraîneur du Stade

toulousain, N.D.L.R.) nous dispensait des leçons de rugby tous les lundis ou mardis soirs. C’était un entraîneme­nt et pourtant, tous les étudiants étaient là ! J’ai eu la chance d’avoir des éducateurs qui étaient des professeur­s de sport. Ils enseignaie­nt et m’ont beaucoup poussé à grandir. On bossait le mouvement général. Cette séance de Robert Bru, c’était le jeu debout et dans le sens. C’était l’inspiratio­n toulousain­e mais aussi columérine.

Il vous poussait à réfléchir ?

Oui. Moi, qui étais un joueur instinctif, d’espaces, qui adorait créer, il a fallu que je me change un peu car mes maîtres n’étaient pas satisfaits et ils savaient me le dire. (il sourit) Cela a correspond­u au moment où je piochais en équipe de France, où j’alternais le bon et le moins bon. La réflexion a démarré là. Puis le choc a eu lieu quand je suis parti jouer en Afrique du Sud, en 1995 avant la Coupe du monde. Ce fut une révélation, notamment avec Nick Mallett à False Bay. L’histoire est d’ailleurs cohérente, puisque j’ai retrouvé Nick par la suite, au Stade français.

Que découvrez-vous en Afrique du Sud ?

Une exigence, un rugby d’engagement. J’étais frappé par l’intensité qu’ils mettaient aux entraîneme­nts et dans le match, comparé à nous. Nous ne mettons pas autant de force, d’intensité, de conviction. Puis j’ai découvert la Western Province et joué la Currie Cup. Moi, je ne savais même pas que ça existait. On évoluait dans des stades de 50 000 ou 60 000 places, c’était incroyable. Cela m’a appris qu’il y avait d’autres rugbys. La notion de plaisir, chez eux, passe par l’intensité. Cela m’a marqué.

Et vous parlez encore beaucoup d’intensité, désormais en tant qu’entraîneur…

Aujourd’hui, c’est incontourn­able. Ça l’était avant aussi, je pense. C’est ma conviction.

Que vous a apporté votre premier passage dans une sélection, avec l’Argentine ?

Deux ans de plaisir, de découverte. Agustin Pichot, capitaine du Stade français champion de France en 2007, m’avait demandé de venir les aider et de rencontrer Santiago Phelan, qui était l’entraîneur.

Que faisiez-vous exactement ?

Un peu comme avec l’équipe de France durant la dernière Coupe du monde, on m’a demandé de m’occuper de l’animation offensive et défensive des Pumas. Les calendrier­s étaient légers, avec six test-matchs. Puis j’ai participé au développem­ent des centres de formation locaux. On l’a fait à Salta, à Mendoza, à Cordoba, à Rosario, à Tucuman et à Buenos Aires. C’était génial. Ils m’ont proposé de faire deux ans de plus pour les accompagne­r jusqu’à la Coupe du monde 2011 mais Éric

(Béchu) m’avait déjà contacté :

« Rejoins-moi à Montpellie­r. »

C’était le moment d’y aller. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai bien fait. J’ai accompagné mon mentor, comme j’ai accompagné Jacques Brunel au Japon. ■

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