Midi Olympique

« Il faut donner sa chance à Matthieu Jalibert »

NOTRE CHRONIQUEU­R RICHARD DOURTHE, FINALISTE DE LA COUPE DU MONDE 1999 AVEC LE XV DE FRANCE, PENSE QU’IL FAUT AUJOURD’HUI DÉCALER ROMAIN NTAMACK AU MILIEU DU TERRAIN AFIN DE FAIRE UNE PLACE, EN NUMÉRO 10, À MATTHIEU JALIBERT.

- Propos recueillis par M. D. ■

Quel est votre avis sur le poste d’ouvreur en équipe nationale ?

Moi, je privilégie­rais l’homme en forme, à savoir Matthieu Jalibert. Ce joueur me plaît énormément depuis le début de la saison. Il est indiscutab­le et pourtant, il est en concurrenc­e avec un super ouvreur, à savoir Ben Botica. […] Jalibert, il sent les coups, il a des cannes, occupe bien le terrain et surtout, reste un excellent buteur.

Romain Ntamack et Louis Carbonel bottent aussi très bien…

Je n’oublie pas que face au pays de Galles, en quart de finale de Coupe du monde, Romain Ntamack a manqué plusieurs coups de pied importants. Il ne bute pas en club, ça n’aide pas… Quant à Louis Carbonel, il est à mon sens le numéro 3 de la hiérarchie. Il entrera dans la danse un peu plus tard dans la saison.

Les défenseurs de Romain Ntamack assurent que son concurrent le plus sérieux, Matthieu Jalibert, n’est pas un gros défenseur. Qu’en pensez-vous ?

Ce sont des conneries. Quel ouvreur, au niveau internatio­nal, défend en avançant ? Quel demi d’ouverture dézingue au plaquage ? Mis à part Owen Farrell, personne ! George Ford fait 70 kg, Johnny Sexton n’a jamais renversé personne, Handré Pollard ne me fait pas l’effet d’un tueur en défense, Finn Russell s’accroche aux branches et Dan Biggar, depuis ses commotions, réfléchit toujours où placer la tête au moment de s’engager. Et puis, vous savez : un numéro 10 qui va trop au charbon, il perd en lucidité. Croyez-moi : il faut donner sa chance à Jalibert.

Que faites-vous de Romain Ntamack, alors ?

Je le place au centre et je sacrifie Gaël Fickou, que je pose sur le banc de touche avec Vincent Rattez et Baptiste Serin. Le fait d’avoir Jalibert sur le terrain va probableme­nt libérer Thomas Ramos, qui ne joue pas encore en équipe de France comme il évolue à Toulouse.

Pouvez-vous développer ?

Aujourd’hui, avec Ntamack et Jalibert, on a deux très grands talents et je veux les voir ensemble et au même moment sur le terrain. En équipe d’Angleterre, Eddie Jones a d’ailleurs très souvent déplacé Owen Farrell au centre pour faire une place à George Ford, qu’il pensait incontourn­able dans l’animation. Les grands joueurs savent cohabiter, c’est leur nature.

Qui est, selon vous, le dernier grand ouvreur tricolore ?

Christophe Lamaison : buteur à 90 % de réussite, bon animateur, solide à l’impact et doté d’une lecture de jeu quasi parfaite. Après « Titou », on a bricolé. On avait des gens qui travaillai­ent mais dont le talent n’était pas indiscutab­le. On ne savait pas si Michalak était meilleur en 9 ou en 10. On disait que Beauxis était surtout un bon buteur et que Trinh-Duc n’avait jamais assez bossé son jeu au pied…

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Photo Icon Sport Selon Richard Dourthe, le XV de France a l’opportunit­é à saisisr, voir évoluer Matthieu Jalibert et Romain Ntamack ensemble. Le premier en 10, le second en 12.

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