COSTAUD, CE RACING !
RACING 92 BOUSCULÉS PAR LES MUNSTERMEN, LES COÉQUIPIERS DE HENRY CHAVANCY SONT FINALEMENT PARVENUS À RENVERSER LA PROVINCE IRLANDAISE ET ARRACHER LEUR TICKET POUR LES QUARTS DE FINALE DE LA COMPÉTITION. ÇA SE FÊTE !
On peut faire et défaire ce match à l’infini, assurer que rien n’était joué à l’heure de jeu, louer l’organisation défensive des Munstermen, le courage du capitaine Peter O’Mahony ou le rendement de l’alignement irlandais. Qu’on le veuille ou non, le Racing vient de passer près de quarante points et quatre essais à l’une des meilleures provinces irlandaises, sécurisant sa place en tête de la poule 4, faisant un pas de géant vers un quart de finale à domicile et écartant aussi la Red Army des phases finales, ce qui n’a pas dû arriver bien souvent dans l’histoire de la coupe d’Europe.
« On a pourtant démarré le match à l’envers, expliquait le capitaine Henry Chavancy en conférence de presse. Pendant les vingt premières minutes, nous avons été très indisciplinés, très maladroits. Mais nous avons su rester concentrés. Pour autant, la qualification en quarts de finale n’est pas un aboutissement. Nous voulons aller à Marseille et remporter, in fine, cette compétition européenne. »
Alors, à l’hiver 2020, tout n’est pas parfait dans le « 92 » : les Franciliens ne sont pas toujours très bien organisés sur leurs relances, tremblotent sur certains de leurs lancements de jeu et bafouillent parfois en conquête directe. Mais pour se tirer de situations parfois embarrassantes, ils comptent sur quelquesunes des plus belles individualités du vieux continent. Dans les Hauts-de-Seine, il y a d’abord Virimi Vakatawa, l’homme du match de ce dernier choc face au Munster. Surpuissant, altruiste, adroit, insaisissable et explosif, l’international tricolore a prouvé s’il le fallait encore que le Top 14 hébergeait à l’heure actuelle le meilleur trois-quarts centre du monde. À Nanterre, son entente avec l’ailier droit Teddy Thomas fait d’ailleurs des miracles et, sur le terrain le plus rapide d’Europe, ces deux-là provoquent des dégâts irréparables dans les défenses adverses. Comment diable Vakatawa avait-il pu être oublié de la liste initiale de Jacques Brunel ? Comment le prédécesseur de Fabien Galthié avait-il pu se laisser endormir par ceux qui, autour de lui, pensaient que le Vakatawa blessé aux ischio-jambiers de la saison 2017-2018 avait quelque chose en commun avec la bombe qu’avaient récupérée les deux Laurent quelques mois plus tard, après son opération ?
DIMANCHE, L’EVEREST
Au moment où les Racingmen s’apprêtent à rejoindre l’Angleterre pour y affronter les champions d’Europe en titre (les Saracens), on ne dit pas que ce dernier déplacement de la phase régulière sera une formalité. Mais de toute évidence, les dernières performances de l’équipe de Laurent Travers tendent à démontrer qu’elle est en mesure de rivaliser avec les titans de Londres, qui rentreront pour l’occasion toutes leurs stars, qu’elles se nomment Owen Farrell, Maro Itoje, Mako Vunipola, George Kruis ou Liam Williams.
Pour ce qui promet être un choc gigantesque entre les finalistes de l’édition 2015-2016 (les Saracens l’avaient ce jour-là emporté 21-9), les Racingmen pourront quant à eux compter, au-delà du stratosphérique Vakatawa, sur le percutant Camille Chat, impressionnant depuis son retour du Mondial, la révélation du début de saison Boris Palu ou le revenant Ben Tameifuna, jamais plus précieux que lorsqu’il mobilise deux ou trois défenseurs près des rucks. Quelle que soit sa configuration, le Racing a donc l’occasion, à Londres, de voir ce qu’il a dans le ventre. Enfin… ■