VOYAGE À BLANC
DÉJÀ ÉLIMINÉS EN COUPE D’EUROPE, LES CISTES VOULAIENT PROFITER DE CE DÉPLACEMENT POUR TESTER DE NOUVEAUX AJUSTEMENTS EN DÉFENSE ET PRÉPARER LE DÉPLACEMENT À LA ROCHELLE DANS DEUX SEMAINES. C’EST MANQUÉ…
Posons-le d’emblée : avec trois défaites dont une à domicile concédées avant ce déplacement à Gloucester, une équipe toujours en course pour la qualification, la Coupe d’Europe ne figurait déjà plus dans les objectifs montpelliérains de la saison. Pour autant, les Cistes comptaient faire contre mauvaise fortune bon coeur et profiter de cette dernière séquence européenne pour au moins deux choses : la première, éprouver les derniers ajustements défensifs apportés par le dernier technicien venu dans le staff, Jean-Baptiste Elissalde. La seconde, préparer le retour du Top 14 et un choc qui se profile pour le MHR qui défiera le 25 janvier prochain sur sa pelouse un concurrent direct à la qualification, La Rochelle : « Franchement, on y va sans pression mais avec l’idée de faire un bon match. Avec l’état d’esprit de jouer, de tout tenter. Mais aussi dans un coin de notre tête, l’envie de préparer le match de La Rochelle », expliquait le flanker et capitaine Kélian Galletier dans la semaine.
In fine, on ne peut pas dire que les Montpelliérains aient atteint leurs objectifs. Certes, ils ont défendu. Avec 160 plaquages tentés pour 29 manqués, les Cistes devaient avoir les épaules endolories au moment de remonter dans l’avion. Le problème, c’est qu’ils ont beaucoup trop défendu. En clair, les hommes du manager Xavier Garbajosa n’ont que peu vu le ballon samedi soir, et surtout en première mi-temps au point de ne parcourir que 73 mètres avec le ballon en quarante minutes. La deuxième mitemps fut encore pire (48 mètres). Dans ces conditions, vous comprendrez qu’il était difficile pour les hommes de Galletier de « tout tenter », comme ce dernier l’avait promis. Et à force de courir après le ballon, la défense a fini par céder : « On a déjà adapté des choses sur notre système défensif et il y aura sûrement des erreurs à Gloucester », prédisait justement le capitaine montpelliérain…
REES-ZAMMIT ET THORLEY, LES BOURREAUX
La première erreur fut offensive : un jeu au pied rasant mal tapé par Serfontein et aussitôt récupéré par la nouvelle attraction du rugby anglais, l’ailier Louis Rees-Zammit qui décalait Willi Heinz pour le premier essai des Cherry and White. Un quart d’heure après, le même Rees-Zammit débordait le vieillissant François Steyn sur l’extérieur grâce à une accélération foudroyante. Aux alentours de l’heure de jeu, le pack anglais terminait le travail avec deux essais en force du numéro huit Ben Morgan et du talonneur Todd Gleave. Score final 29-6 et quatre essais à rien, soit une victoire bonifiée largement méritée par les hommes du manager Johann Ackermann au vu de leur domination dans la possession (60 %-40 %) et dans l’occupation (66 %-34 %). Les Anglais affichaient pas moins de sept franchissements et 29 défenseurs battus. De toute évidence, les Montpelliérains ont du pain sur la planche en défense, notamment pour combler les espaces dans les couloirs où les deux ailiers anglais Louis Rees-Zammit et Ollie Thorley s’en sont donné à coeur joie : non content d’avoir marqué un essai et livré une passe décisive, le premier a compté quatre franchissements et autant de défenseurs battus en seulement cinq prises de balle. Quant au second, il s’est proposé partout dans la ligne (14 ballons joués) pour parcourir 141 mètres balle en main. Les Montpelliérains sont donc prévenus : s’ils laissent autant d’espaces aux Rattez et autres Retière, ils risquent de le payer cash. ■