Midi Olympique

DANSEUR ÉTOILE

ZACK HENRY - NUMÉRO 10 DE NEVERS QUATRIÈME SUCCÈS À L’EXTÉRIEUR POUR LES NIVERNAIS, QUI N’ONT PERDU QU’UNE FOIS LORS DES SEPT DERNIERS MATCHS. L’OUVREUR, DÉCISIF, A BRILLÉ DE MILLE FEUX.

- Par Julien LOUIS

I «l y a une blague dans le vestiaire, car je ne marque jamais d’essai ! Je peux franchir, mais je ne score pas. » Lors de sa trentième sortie sous le maillot nivernais, Zack Henry n’a toujours pas plongé en terre promise au stade Raoul-Barrière :

« Avant Noël j’étais un peu sous pression, car je ne jouais pas bien. Tout le monde disait: «Mais qu’est ce qu’il fait Zack Henry ?» Je loupais aussi pas mal de pénalités. » Vendredi à Béziers, le numéro 10 est parvenu à conjurer le sort.

Auteur d’un 100 % face aux perches, l’Anglais de 26 ans a passé seize points au pied, pour s’emparer de la cinquième place des meilleurs buteurs de Pro D2. Et enfoncer la tête des Biterrois sous l’eau, après les avoir déjà crucifiés il y a à peine plus d’un mois (à l’aller, match en retard), en passant une pénalité sur la sirène (16-13). Dans l’Hérault, l’artilleur a retrouvé sa précision diabolique. Et il s’est aussi signalé dans le jeu. Sur deux actions de grande classe et étrangemen­t similaires, il fit danser toute la défense biterroise au rythme de ses crochets. Avec une étrange facilité et un sens du rythme inné.

HENRY, LA « BOTTE DE NEVERS »

Deux exploits dont il a le secret, qui lui permirent d’offrir deux essais tout faits. Une renaissanc­e, qu’il explique dans un français quasi parfait : « Ça, c’est moi ! J’aime attaquer la ligne, c’est mon jeu naturel. Je l’avais un peu perdu avant Noël, j’avais des difficulté­s et je ne savais même pas pourquoi. Là, je reprends confiance. » Auteur d’une performanc­e majuscule dans l’animation offensive, Henry a permis à son équipe de réaliser une prestation offensive référence. Notamment sur contre-attaque, où ils ont bonifié chaque ballon de turnover : « Avant la trêve, nous n’étions pas contents de nous. C’était une saison bizarre. On avait une bonne équipe, mais on ne jouait pas bien. On ne trouvait pas les raisons, on était un peu hésitant. Là, on n’a pas trop joué chez nous, mais beaucoup chez eux en leur mettant une grosse pression. L’équipe avait bien bossé la contre-attaque et ça a très bien fonctionné. Derrière, on s’est tous lâchés ! »

Nevers, invaincu depuis le 15 novembre, décroche à Béziers un quatrième succès à l’extérieur cette saison, et enchaîne au passage une troisième victoire. Sixièmes, ils se rapprochen­t des sommets, sans s’enflammer.

« Ça fait du bien pour la tête et il faut profiter de ce plaisir. Mais il ne faut pas trop se relâcher, car la semaine prochaine on a un gros match qui attend l’équipe à Vannes. Il faut que nous restions concentrés et surtout, ensembles. Car c’est ça qui a fait la différence ce soir (vendredi, N.D.L.R.) », conclut Zack Henry, le patient anglais. ■

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