LA SEMAINE DÉCISIVE
ARRAS - FÉDÉRALE 3 LES NORDISTES FONT FACE À UN DÉFICIT TRÈS IMPORTANT. LES NOUVEAUX RESPONSABLES ATTENDENT D’EN CONNAÎTRE LE MONTANT EXACT POUR PRENDRE LES DÉCISIONS DU REDRESSEMENT.
La dernière assemblée générale du club d’Arras a donc réservé à ses licenciés la surprise d’un déficit énorme, évalué grossièrement à 153 000 euros au 30 juin 2019 sur la saison dernière. Son montant exact ne sera connu que cette semaine, après le rapport du comptable qui sera remis aux deux nouveaux présidents Christophe Lewers et Guillaume Devis. « On l’attend avec beaucoup d’empressement et un peu d’anxiété », raconte Christophe Lewers, placé devant une situation que personne n’avait anticipée. L’ancien président Gérard Camus, « qui avait pris le club à l’équilibre », confiait une source du club, avait été élu il y a un peu plus d’un an dans une posture assez martiale, avec l’intention déclarée de l’assainir dans toutes ses composantes, financière, administrative, et sportive, pour lui donner un avenir en Fédérale 2. Selon les nouveaux présidents, il ressort que le budget prévisionnel de 450 000 euros qu’il avait établi pour disputer la dernière saison, seuls 300 000 euros ont été encaissés. Les premières estimations évaluent à 80 000 euros la somme manquante sur les prévisions trop optimistes des partenariats. Une somme importante — mais non chiffrée — aurait également servi à dédommager Michel Crémaschi et Vincent Lelano, les deux entraîneurs que Gérard Camus avait fait venir avant de s’en séparer quelques mois plus tard, à la demande du groupe de joueurs. Et il y a les autres dépenses, « que le comptable est en train de chiffrer », explique Christophe Lewers, qui a demandé un arrêté des comptes au 31 décembre. La situation est très préoccupante.
UN EMPLOI SUPPRIMÉ
Jusqu’à présent, le club a été entendu par la commission régionale de sa ligue des Hautsde-France. Il sera de nouveau entendu par cette même commission, avant un passage probable devant la DNACG. « Nous ferons tout pour nous sauver et nous maintenir en Fédérale 3 », plaide Christophe Lewers, licencié à Arras depuis plus de trente ans, où il a occupé de nombreuses fonctions. La semaine dernière, avec Guillaume Devis, ils ont rencontré les quatre salariés du club et les deux services civiques.
D’ores et déjà, la décision de supprimer un poste a été jugée nécessaire. Parallèlement à son action d’assainissement, la nouvelle direction a mis en place des actions pour mobiliser les troupes et imaginer un avenir. Leur plan CARMA - Centre arrageois Rugby Multi Activités - a été imaginé pour augmenter le volume horaire d’entraînement des jeunes et leur offrir des séances de soutien scolaire.
En somme, confrontés à leurs devoirs contradictoires de créer des économies tout en développant leur action, les Arrageois vont devoir faire plus, avec moins. La municipalité, très attachée historiquement à son club de rugby, soutient la nouvelle équipe. Elle avait déjà décidé d’investir beaucoup d’argent dans la rénovation du site de rugby pour postuler comme base arrière d’une équipe durant le mondial 2023. Elle souhaite aussi faire de même pour les jeux Olympiques de 2024. « Il y a beaucoup d’inquiétude, surtout lorsque les gens nous souhaitent bon courage en nous laissant entendre que la tâche sera vraiment difficile, raconte Christophe Lewers. Mais ce soutien municipal nous conforte dans l’idée que nous pouvons redresser la situation. Nous attendons le rapport du comptable et les réflexions de nos salariés pour prendre les premières décisions importantes. Nous cherchons de l’argent et nous regroupons les forces vives. Je suis persuadé que nous allons nous en sortir, et que le club d’Arras restera sur l’échiquier fédéral. » ■