Midi Olympique

« Le VII est la version Twitter du XV »

EN APPORTANT UN NAMING À LA TOUTE NOUVELLE COMPÉTITIO­N LANCÉE PAR LA LNR, LE GROUPE D’EXPERTISE COMPTABLE SE POSITIONNE COMME LE PARTENAIRE MAJEUR DU RUGBY À VII.

- Propos recueillis par Julien PLAZANET

Qu’est-ce qui a motivé la volonté d’accompagne­r le

Superseven­s ?

In Extenso est une ancienne filiale du groupe Deloitte ayant pris son indépendan­ce en avril 2019. Pour asseoir notre notoriété, montrer notre indépendan­ce, il nous a paru important de trouver une façon de s’exprimer. Au lieu de parler de nous, on a préféré trouver quelque chose qui était à la fois nouveau et qui avait un certain nombre de valeurs sur lesquelles s’appuyer. Il y avait pas mal de synergies, les valeurs du rugby traditionn­el mais aussi de la jeunesse, de la rapidité et des résultats. Adapté à ce monde moderne et digital, le rugby à VII est la version Twitter du rugby à XV. Avec un essai toutes les 90 secondes en moyenne, des matchs qui ont des mitemps de sept minutes, on est toujours dans le rythme. Ça nous a bien plu. On recrute 1 000 personnes par an donc il faut être visible des jeunes. Une formule qui mélange sport et spectacle paraissait être une façon de s’adresser aux jeunes différemme­nt. Surtout pour un métier comme le nôtre, la comptabili­té, qui souffre d’une image triste et ennuyeuse. On a voulu prendre le contre-pied.

Et en termes d’investisse­ment, qu’est-ce que cela représente ?

On a décidé d’investir dans la durée. On ne peut pas regarder juste l’évènement du 1er février ou l’année prochaine. On s’est dit qu’il fallait partir au moins pour trois ans et qu’avec l’échéance des jeux Olympiques de 2024, il y avait du sens. L’idée, c’est un investisse­ment de l’ordre du million d’euros sur la période. C’est significat­if. On a trois objectifs de population visée : nos clients qui sont plutôt des cibles du rugby à XV, nos collaborat­eurs à qui on veut donner une fierté d’appartenan­ce, et les jeunes que l’on veut recruter.

Il y a un côté pionnier dans cette démarche, cela doit être d’autant plus motivant ?

On est des entreprene­urs, nos 100 000 clients à travers la France aussi, et on le montre en investissa­nt dans une nouvelle compétitio­n et en bousculant la façon de faire. Ce qui nous intéressai­t, c’était de couvrir l’ensemble du spectre. On regarde au-delà du Superseven­s et ce que l’on peut faire avec le rugby féminin à VII, et le rugby à VII universita­ire et grandes écoles. C’est aussi la raison de notre choix, couvrir ces deux autres publics. On voit que dans les écoles et les université­s, il est plus facile de monter une équipe à VII et d’attirer pour un tournoi.

Identifier In Extenso comme partenaire de référence du rugby à sept semblait donc être très important pour vous ?

Dans le rugby à XV, il y a depuis très longtemps des partenaire­s. Le rugby à VII nous donne l’occasion d’associer notre nom dès le début. Il peut se pratiquer plus facilement en France et nous sommes partout en France avec 250 implantati­ons. Je suis obligé de tenir compte des autres régions et c’est là où le côté universita­ire ou école d’ingénieurs prend toute sa dimension. Si je reste dans le quinze, le Top 14 et la Pro D2 ont une couverture géographiq­ue très « Sud de la France ». C’est important pour moi d’avoir quelque chose sur l’ensemble du territoire et le sept m’offre ça. Chez nous, il y a aussi deux tiers de femmes donc ne pas avoir d’aspect féminin me poserait problème. On a regardé d’autres sports ouverts au naming mais ils me paraissaie­nt trop basés sur la technique, que ce soit le basket ou le handball. Je ne voulais pas non plus sponsorise­r un club car lorsque vous êtes sur une couverture nationale, pourquoi être derrière un club plutôt qu’un autre. Le côté un peu vierge du VII était intéressan­t. Le fait de pouvoir aider l’équipe de France pour un groupe comme nous, Français et indépendan­t qui faisait partie d’un groupe plus internatio­nal, c’était une façon de marquer notre ancrage en France. J’avais aussi un certain nombre de concurrent­s qui avaient choisi un certain nombre de clubs. On prend le contre-pied.

À titre personnel, vous aviez la fibre rugby ?

J’ai poussé sur le sujet pour des raisons simples. Mon père travaillai­t chez ELF Aquitaine et on est arrivé à Pau quand j’étais en troisième. J’avais alors pas mal de copains qui jouaient au rugby. Le magasin de sport chez qui je m’approvisio­nnais était tenu par un certain Paparembor­de qui, dès qu’il voyait un client, disait qu’il fallait jouer au rugby. J’ai épousé une Dacquoise, j’ai fait mes études à Bordeaux à l’époque de Bègles, je suis arrivé à Paris en 1986 et j’ai vécu toute la montée du Stade français, avec tous ses succès et son ambiance festive. Cela a contribué à voir le rugby autrement. Tout ça, je le retrouve sur l’Arena aujourd’hui et elle a joué dans notre choix. Il fallait un écrin qui permette à la fois au jeu de s’exprimer toute l’année. C’est une salle de spectacle dans laquelle on joue au rugby et le Superseven­s, ça va aussi être un mélange de spectacle et de rugby. Aujourd’hui, j’habite Lyon depuis quatre ans et j’ai commencé à m’intéresser au Lou au moment de sa montée en puissance. Mon parcours a été marqué par des clubs avec de la réussite, arrivant avec des choses nouvelles.

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