LE VRAI GOURDON EST DE RETOUR
KÉVIN GOURDON - FLANKER DE LA ROCHELLE DEPUIS UN MOIS ET DEMI, CELUI QUI FUT CAPITAINE À SALE EST DE RETOUR À UN NIVEAU EXCEPTIONNEL.
C «ela faisait deux, trois mois qu’il avait envoyé son cousin Jean-Michel Gourdon sur le terrain. Et là, c’est bien, on a retrouvé le vrai Gourdon. » Avant la réception de Sale, le pilier droit Uini Atonio s’était montré taquin au moment d’évoquer son coéquipier et ami, Kévin Gourdon. Derrière cette petite pique amusante se cache pourtant une vérité : Gourdon revient de loin. En 2019, le joueur aux 19 sélections avec le XV de France avait avoué sa lassitude pour le rugby, exprimé son blues et affirmé qu’il travaillait d’arrache pied pour retrouver son niveau de la saison 2016-2017, période où il découvrit les Bleus. Depuis, l’ancien Clermontois s’est retrouvé. D’abord en réalisant une fin de saison prometteuse avec son club. Puis en effectuant une bonne préparation, loin des Bleus et de la Coupe du monde mais proche du terrain et des copains.
Son début de saison, prometteur, laissait entendre qu’il avait mis ses problèmes derrière lui mais une blessure au pouce vint stopper son retour au premier plan. Ce ne fut que partie remise. En novembre, contre Exeter, Gourdon retrouvait les terrains et cette fois-ci définitivement. Depuis ? Le troisième ligne ne cesse de monter en régime, de prendre de l’importance dans un système de jeu retrouvé. Une véritable résurrection pour un joueur habitué à briller sous le maillot rochelais depuis son arrivée en 2012. « Quand tu le voyais traverser le terrain pendant des années… Je crois qu’il n’est pas loin d’être appelé (en équipe de France N.D.L.R.), poursuivait Atonio. Il a une puissance et en même temps une douceur avec le ballon, il marche sur l’eau parfois. »
UN LEADERSHIP ASSUMÉ ET AFFIRMÉ
En plus d’avoir remis les pendules à l’heure et de briller ballon en main, étant de nouveau ce magnifique relais entre avants et trois-quarts, symbole du troisième ligne moderne capable également d’être le meilleur plaqueur de son équipe (64 plaquages en Champions Cup), Kevin Gourdon s’est affirmé dans un rôle différent, celui de capitaine. Intronisé à Glasgow et contre Sale en l’absence de Romain Sazy et Victor Vito avec succès (deux victoires), l’international découvre de nouvelles responsabilités. « C’est le paradoxe de Kevin. C’est un joueur qui est très intelligent, avec un énorme charisme et quand il parle tout le monde se tait. C’est la force d’un grand leader. Cela fait deux fois que le groupe réagit bien à son discours. C’est un calme. Il ne parlera pas fort mais il parlera juste. »
Contre Sale, sa relation technique avec Kerr-Barlow fut brillante, les deux parlant le même rugby. De là à retrouver l’équipe de France où il n’a plus été appelé depuis juin 2018 ? « À l’heure actuelle, il peut postuler, il n’y a pas de souci, affirmait Patat. Maintenant le staff du XV de France veut voir pas mal de jeunes pour le nouveau cycle de quatre ans mais il n’a jamais dit qu’il fermait la porte. C’est un compétiteur, il voudra montrer qu’il existe jusqu’au bout. » ■