Midi Olympique

L’HOMME D’EXPÉRIENCE

DAVE O’CALLAGHAN - TROISIÈME LIGNE AILE DE BIARRITZ APRÈS UN TEMPS D’ADAPTATION, L’ANCIEN JOUEUR DU MUNSTER SEMBLE AVOIR TROUVÉ SES REPÈRES.

- Par Pablo ORDAS

Rencontrer Dave O’Callaghan a quelque chose d’assez surprenant. Là où de nombreux entretiens avec les étrangers se passent en anglais, lui exige que l’interview se déroule dans sa totalité en français. C’était déjà le cas lors de ses apparition­s en conférence de presse, où accompagné d’un coéquipier prêt à traduire si besoin, il répondait avec franchise aux questions des journalist­es. Ce fut également le cas mardi matin, où il se présenta cette fois seul à l’entretien que nous avions planifié. Pendant le quart d’heure que nous passerons avec lui, il n’utilisera que dix mots issus de la langue de Shakespear­e. Les autres seront choisis, presque naturellem­ent, dans celle de Molière. Félicitati­ons. Un éloge qui vaut à la fois pour ses efforts linguistiq­ues, comme pour ses récentes prestation­s sur le terrain. Passée une phase d’adaptation naturelle, pour un joueur qui découvre un nouveau championna­t, O’Callaghan, guitariste à ses heures perdues, s’impose aujourd’hui comme un élément essentiel à la troisième ligne du BO. Capable de bien se déplacer sur le terrain, où sa densité physique lui permet de gagner de précieux mètres à l’impact, il devrait enchaîner une neuvième titularisa­tion consécutiv­e ce vendredi soir face à Montauban. « Il a eu un temps d’adaptation, mais sa qualité de joueur n’a jamais été remise en question », rappelle Matthew Clarkin. Coéquipier de Ronan O’Gara ou Paul O’Connell, éduqué par Anthony Foley et façonné par Rassie Erasmus, au sujet duquel il dit « j’ai beaucoup appris avec lui », O’Callaghan débarque à Biarritz avec un certain bagage qui, à défaut de compter quelques sélections avec l’équipe une du XV du Trèfle, a quand même de la gueule. « Je n’ai aucun regret. Vous savez, j’ai joué avec des joueurs de qualité, des internatio­naux et il faut que j’utilise cette expérience ici », glisse le polyvalent deuxième-troisième ligne.

FUTUR BOSS DE LA TOUCHE ?

De par son gabarit, d’abord, le natif de Youghal, qui débuta le rugby à huit ans dans cette ville située au sud de l’Irlande, apparaît comme une pièce maîtresse de l’alignement du BO. Il est d’ailleurs le plus grand des troisième ligne de l’effectif, puisqu’il culmine à 1,95 m. Ensuite, de par ses 30 balais et l’expérience qui va avec, celui qui a comme modèles Kieran Read ou Pieter-Steph du Toit, devrait se voir confier de plus amples responsabi­lités dans les airs. « Sur le travail technique, il est très propre, salue Matthew Clarkin. Quand on regarde son exigence, sa rigueur, sa générosité, on voit qu’il a été formé au Munster. Maintenant, on aimerait qu’il devienne le patron de la touche. C’est un rôle qu’il a déjà assumé, mais pas dans une langue étrangère. » « Au début, c’était un peu difficile au niveau de la langue pour les lancements et les annonces dans le match » concède le garçon. Et maintenant ? « Je me sens bien. » On aurait tendance à dire très bien. « Very well », même. ■

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