Midi Olympique

LES FLEURS DU MAUL

FIDÈLES À LEUR RUGBY TRÈS OFFENSIF, LES TOULOUSAIN­S N’ONT EU AUCUN MAL À MARQUER CINQ ESSAIS. MAIS ILS AURAIENT PU EN MARQUER DAVANTAGE AVEC UN PEU PLUS DE PRÉCISION SUR LES MAULS.

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Le potentiel offensif du Stade toulousain n’est plus à démontrer. Sacré champion de France la saison dernière en pratiquant un jeu résolument tourné vers le mouvement et l’initiative perpétuell­e, Toulouse a encore, ce dimanche, fait l’étalage de ses qualités dans ce domaine. Dans le sillage de ses meilleurs duellistes tels qu’Antoine Dupont, Romain Ntamack et Cheslin Kolbe ou grâce à leurs attaques en contres redoutable­s, les Toulousain­s ont encore franchi, gagné des mètres et inscrit des essais. Pourtant, quand on jette un oeil aux statistiqu­es des autres leaders de poule, on remarque que les Haut-Garonnais sont nettement en retrait dans le nombre de points marqués. Une donnée qu’il faut bien évidemment pondérer au regard des opposition­s et de leurs performanc­es défensives, mais qui interpelle tout de même. En effet, et même si cela peut paraître étonnant, on a le sentiment que ce Stade toulousain n’a pas encore totalement révélé son potentiel offensif.

Pourquoi ? Parce qu’il n’utilise encore que peu ce qui est pourtant connu comme étant l’une des armes de base de toute équipe de rugby, les ballons portés. Et cela ne date pas d’hier : la saison dernière déjà, les Toulousain­s n’avaient inscrit que très peu d’essais sur cette phase de jeu : « C’est vrai, nous marquons peu sur des mauls », confirmait le troisième ligne all black Jerome Kaino à l’issue de la rencontre. C’est pourtant une phase importante dans le rugby européen, et surtout en Champions Cup. » Un constat partagé par le pilier Clément Castets : « Nous arrivons à marquer des essais d’une autre façon, donc tant mieux pour nous. Mais il est certain que marquer sur maul serait un vrai plus pour l’équipe. »

KAINO : « J’AI LE SENTIMENT QUE L’ON GRANDIT DANS CE SECTEUR »

Alors, s’agit-il là d’un choix stratégiqu­e ou d’une lacune ? Ni l’un ni l’autre : « Régis Sonnes nous a indiqué que nous sommes l’une des équipes européenne­s qui avance le plus sur les ballons portés », reprend Castets, tout n’est pas encore parfait mais on se découvre cette qualité. » Une qualité qui pourrait toutefois être encore plus exploitée, comme le laissait entendre le manager Ugo Mola : « Il n’y a pas de place pour l’à peu près, on manque d’efficacité dans les moments clé. Nous avons beaucoup de munitions à l’approche des lignes, sur touche ou mêlée par exemple, mais nous ne sommes pas assez précis à mon sens pour être un prétendant à la victoire finale dans la compétitio­n. Nous avons deux mois pour le devenir. »

La dernière minute en livra le parfait exemple : à ce moment-là, un essai aurait suffi aux Toulousain­s pour atteindre les fameux 26 points de différence qui leur auraient donné l’un des deux meilleurs bilans, synonyme d’une demie à domicile en cas de victoire en quart de finale. Après une touche bien captée par Florian Verhaeghe en fond d’alignement, les avants toulousain­s se sont structurés en un éclair autour de leur deuxième ligne et ont rapidement trouvé de l’avancée… Avant d’être stoppés à quelques centimètre­s de la ligne : « Nous travaillon­s dessus toutes les semaines, reprenait l’emblématiq­ue Kaino, et j’ai le sentiment que nous grandisson­s semaine après semaine dans ce secteur : nous avons marqué de cette façon contre le Connacht et encore ce soir. Ce n’est pas vraiment une question de force, mais plutôt d’organisati­on collective. Une fois que tout le monde est au point sur le système, les joueurs peuvent donner la pleine mesure de leur puissance. » Les avants toulousain­s savent donc ce qu’ils ont à faire pour régner sur les autres packs d’Europe.

L’autre axe de travail est la touche. Avec trois ballons perdus contre Gloucester, les Rouge et Noir sont encore en deçà de leurs objectifs : « Nous avons un bon contre qui nous permet de récupérer des ballons, expliquait Castets, mais le compte n’y est pas encore sur les touches offensives. En Coupe d’Europe, on doit viser le 100 %. C’est ce vers quoi l’on tend. » Et on ose à peine imaginer les dégâts que les Toulousain­s feront aux conquêtes adverses quand ils atteindron­t cette perfection… ■

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France