Midi Olympique

LE VOEU D’UN PÔLE 24

PÉRIGUEUX - FÉDÉRALE 1 AU CAP, L’EXISTENCE DU RUGBY FÉMININ CORRESPOND À UN CHOIX POLITIQUE.

- G. P.

En se réinstalla­nt il y a trois ans à la présidence d’un club qu’il avait piloté chez les profession­nels, Francis Roux a pris une surprenant­e résolution en réintégran­t les filles au sein du CA Périgueux. Sans doute avait-il perçu ce que la pratique féminine pouvait apporter au club à la sortie d’une période très agitée et d’une rétrograda­tion fort préjudicia­ble. Le choix était judicieux et les Périgourdi­nes ont pris possession de leur nouveau territoire avec beaucoup d’enthousias­me. La reconnaiss­ance, elles l’ont obtenue en étant invitées à jouer il y a quinze jours en lever de rideau de l’équipe première garçons. Ancien joueur, le manager Florian Peyroni oeuvre auprès de l’entraîneur Pierre Guenard et de la coach-joueuse Julie Capy. Il sait ce que le CAP doit faire pour asseoir sa structure : « Seul club de Dordogne en Fédérale 1, nous sommes dans une année de constructi­on d’un projet féminin plus conséquent. Nous avons intégré les filles au sein de la préfilière du Centre de formation et nous recherchon­s les profils qui nous intéressen­t dans les lycées. »

LE CLUB EST UN REFUGE

En Dordogne comme ailleurs, la concurrenc­e a des effets divers, mais sur le sujet, Florian Peyroni avance un avis tranché : « Plutôt que la dispersion il vaut mieux structurer un gros pôle féminin. De fait, nous sommes plus dans la survie que dans le développem­ent et nous voulons changer cette situation. » La création d’une forte entité qui s’inspirerai­t de l’exigence des pros mais qui conservera­it les valeurs de l’amateurism­e – joli programme – est aussi le souhait de la capitaine Eva Douarche. Elle apprécie les conditions dans lesquelles se vit le rugby féminin à Périgueux, le soutien du club, la présence des supporters. Son capitanat elle n’en fait pas une affaire de pouvoir mais d’exemple : « Je dois être en forme pour impulser la dynamique. J’essaie de beaucoup parler à mes coéquipièr­es pour connaître et comprendre dans quel état d’esprit elles sont et trouver les bonnes clés de la performanc­e. Pour les filles plus que pour les garçons la dimension humaine est importante. Pour elles, l’équipe va être un refuge, elles sont très sensibles à l’ambiance et aux affinités. C’est de l’affectif. » Vous comprenez mieux pourquoi les repères collectifs un peu flous au début se sont consolidés. Et pourquoi les Périgourdi­nes qui se sont promis d’être rigoureuse­s regardent vers le haut. ■

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Photo Philippe Minisso la capitaine Eva Douarche conduit le groupe du CAP vers de nouvelles conquêtes.

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