Le rugby, sport divers ?

Quelqu’un était-il présent dans les tribunes de Jean-Dauger le 21 décembre pour l’affrontement entre Bayonne et Brive ? Match d’un autre temps (c’est le cas de le dire). Attention, les deux équipes, malgré leurs bonnes intentions, n’y sont pour rien mais, sous une pluie diluvienne et les pieds dans la boue, les acteurs de la rencontre ont ponctué ce combat - davantage digne d’une épreuve de Fort-Boyard que d’un rendez-vous de Top 14 - par un triste 6-6. Peut-être certains puristes y ont vu une ode au rugby d’hiver, au sein duquel les avants les plus coriaces font régner leur loi. Retour aux traditions ancestrales ? Mouais… Deux heures plus tard, y avait-il des courageux pour braver les trombes d’eau qui s’abattaient sur Agen pour la réception de Toulouse ? Comme à Bayonne, ils étaient nombreux dans un stade Armandie comble. Et le spectacle auquel ils ont assisté a pu en désespérer beaucoup. Non pas car le SUALG s’est incliné mais plutôt car, en plus de choper une crève d’enfer, ils ont dû se coltiner un festival d’en-avant, de mêlées, de touches pas droites et de chandelles. Là encore, pas question d’incriminer les joueurs. Face aux bourrasques de vents qui soufflaient sur le Lot-et-Garonne, il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire. Pendant ce temps, l’Arena de Jacky Lorenzetti accouchait d’une nouvelle orgie de rugby entre le Racing et Montpellier. Comme, il faut bien l’avouer, c’est souvent le cas sous un toit et sur synthétique. On comprend que cet écrin comporte ses détracteurs, surtout quand il s’agit de privilégier Mylène Farmer ou Green Day à un barrage. Mais pas sûr non plus que, selon la légende, Webb Ellis ait imaginé prendre une savonnette entre les mains lorsqu’il décida d’inventer le rugby. Avouez que, dans un sport qui consiste à se faire des passes à haute vitesse, ce n’est pas le plus pratique. Et, quand il convient de toujours séduire de nouveaux publics, les purges auxquelles on fait référence ne sont pas les meilleures publicités qui soient. À moins qu’il suffise de revoir les calendriers et de privilégier soleil et terrain sec. Mais alors là, vaste et perpétuel chantier…